Derrière cette porte se cache un trésor bien gardé par l’institut Louis Malardé : des plants de cannabis destinés à la recherche médicale. Pour le moment, la culture se fait en intérieur, dans un conteneur, à l'abri des regards. Une méthode pratique pour contrôler la croissance de la plante. "Dans les cultures indoor, on peut contrôler la température et l'humidité de la pièce" explique Sébastien Bardury, pharmacien à l’Institut. "Nous mesurons également la concentration de l'air en Co2 et l'intensité lumineuse de ces leds, et surtout la durée des périodes de cycle lumineux".
Ici, il est demandé de porter une combinaison de protection, afin d'éviter toute contamination extérieure. 13 plants sont actuellement en culture. Ils contiennent moins de 0,3% de THC. Une fois la loi de Pays appliquée, ils ne seront plus considérés comme des substances illicites. Et justement, pour éviter d’obtenir un produit non conforme, il est important de suivre le protocole à la lettre. "Je vais changer les cycles d'humidité sur mon panneau de contrôle, car en avançant dans les cycles de floraison, il faut faire baisse ce taux".
Le pakalolo importé en Polynésie dans les années 1970
Une fois les plants arrivés à terme, direction les laboratoires de l’Institut à Papeete. C’est ici que les fleurs sont analysées. Mais avant d’entrer, il faut montrer patte blanche, question de sécurité. À première vue, il est difficile de distinguer ces plants de leur homologue riche en THC. Seule la science peut les différencier, grâce à l’aide d'un chromatographe. "Le pakalolo a probablement été importé dans les années 1970" rappelle Édouard Suhas, responsable du laboratoire des substances naturelles à l’ILM. "Ses producteurs recherchaient les effets psychotropes. Donc le THC. Nous, ce qu'on nous a demandé, c'est de nous intéresser à la filière thérapeutique à travers les plans produisant du CBD -dit aussi cannabidiol-. Et ici il n'y en a pas !". L'institut a donc du importer des graines chez des semenciers reconnus, afin de pouvoir développer la production locale".
Objectif: obtenir une plante qui génère un maximum de fleurs tout en gardant un taux de THC inférieur à 0,3%
Pour l’heure, l’ILM est dans l’attente des arrêtés d’application délivrés par la direction de l’agriculture afin d’entamer la phase expérimentale de culture en extérieur.