Les ministres de la Santé, de l'Agriculture et de l'Emploi ainsi que le président du Pays ont rencontré vendredi après-midi plusieurs membres du conseil municipal de Faa'a, le chef de la sécurité de Faaa et des riverains de Tavararo. Docteur Henri-Pierre Mallet était également présent. Oscar Temaru a ouvert la réunion mais n'a pas pu y assister, étant lui aussi riverain.
Depuis l'incendie d'Agritech, l'air est toujours "irrespirable" et "insoutenable" confient plusieurs habitants, qui se sentent "oubliés".
Des dizaines d'anguilles ont été retrouvées mortes dans la rivière qui longe le quartier.
Face aux inquiétudes de la population, la ville de Faa'a a pris un arrêté interdisant la baignade et la pêche au niveau du chenal de l’aéroport et de son littoral. Il a également été recommandé aux habitants et voisins de la zone de l'incendie de ne pas consommer les produits de leur fa'a'apu tant que des analyses n'ont pas été faites pour écarter les risques de contamination.
Échantillons envoyés en France
Cette semaine des prélèvements ont été effectués sur les végétaux et dans l'entrepôt incendié. Ces échantillons ont été envoyés pour analyse en France.
Les résultats devraient être connus, au mieux la semaine prochaine. "Il a fallu qu'on explique toute la procédure avec les exigences de l'Etat les exigences de la justice puisque vous le savez nous devons envoyer les échantillons en France pour qu'ils puissent être examinés donc ça prend un certain temps. Nous avons malgré tout demandé à notre laboratoire de Papara de faire les mêmes examens qui nous donneront un niveau indicatif mais qu'on ne pourra pas utiliser comme référence puisque seuls ceux qui viennent de France pourront être utilisés comme référence" précise Moetai Brotherson, le président du Pays.
En ce qui concerne l'enlèvement des déchets dans l'entrepôt, les autorités sont également dans l'attente de deux éléments : "le diagnostic amiante et le diagnostic de la structure en elle-même. On ne peut pas faire entrer de personnel tant qu'on n'a pas l'assurance que le bâtiment ne va pas s'effondrer. On aura normalement ces résultats fin de semaine prochaine, on va essayer d'être optimiste. Le déblaiement des déchets qui provoquent encore des odeurs même s'il n'y a pas de fumée pourra être fait après ces résultats" déclare le président.
Quelles solutions pour les riverains ?
Plusieurs familles de Tavararo qui habitent à proximité de la zone de l'incendie se trouvent dans une situation critique et ne peuvent pas retourner dans leur habitation d'origine pour préserver les enfants en bas âge et les personnes âgées avec des difficultés respiratoires. Elles pourraient être relogées temporairement à Teroma. "On a identifié deux logements disponibles au niveau de Teroma et donc on les a invités à se manifester auprès de nos services. Elles seront ensuite prises en charge par l'OPH qui gère ces logements" assure Mr Brotherson.
Pour le reste des riverains, ils peuvent se présenter au dispensaire s'ils sont indisposés. "Ceux qui ont des inquiétudes sur les effets des inhalations auxquelles ils ont pu être exposés, la procédure est simple : venir au dispensaire de Faa'a consulter. Si jamais on identifie des problèmes, ils seront réorientés vers le CHPF pour des examens complémentaires" indique le président du Pays.
Le gérant d'Agritech cherche à poursuivre son activité
Du côté de la société Agritech, les 23 employés pourraient bénéficier du contrat CSE, "un dispositif qui permet de soutenir l'emploi dans des cas similaires à celui-là" comme l'a suggéré la ministre de l'Emploi Vannina Crolas.
Quant au gérant, il espère trouver, avec l'aide de la mairie, un entrepôt de relocalisation de son activité le temps que celui de Tavararo soit reconstruit.
Des indemnisations pourraient lui être demandées par les riverains, qui ont dû acheter des produits ménagers en nombre pour nettoyer leurs maisons après l'incendie.
Deux enquêtes sont en cours concernant l'incendie d'Agritech. Pour rappel, le hangar de Tavararo avait été perquisitionné en octobre 2023 dans le cadre d'une autre enquête sur la nature des produits entreposés.