Être à l’abri de la pluie, n’est pas un luxe de nos jours. Mais, quand on a tout perdu, c’est beaucoup. Depuis l'incendie qui a détruit leurs logements à Heiri, 18 familles se retrouvent orphelines. 55 personnes en tout, dont une vingtaine d’enfants. La marie de Faa'a les a relogés dans la maison paroissiale Tarirea pour deux semaines. Elle a aussi trouvé de quoi les vêtir…"Nous avons une vesti-boutique à Puurai, donc en cas de sinistre on fait appel à cette association-là avec laquelle nous travaillons en faveur de toutes les familles sinistrées. On a récupéré 20 sacs, et nous accompagnerons encore quelques familles pour des vêtements de bébé", explique Heimata Avaemai, cheffe de service de la cellule sociale de la mairie de Faa'a.
Rester à Faa'a
Pour les repas, le ministère de la Solidarité a pris les choses en main. Le Pays, lui, cherche à les reloger individuellement. Première solution, les héberger dans des logements de l’AISPF, l’Agence Immobilière sociale de Polynésie Française. Elles sont localisées à Papeete et à Papara. "On a une autre solution qui consiste à construire des tiny houses, parce que leur volonté est de rester à Faa'a, la plupart travaillent à Faa'a, les enfants sont scolarisés à Faa'a ou Papeete juste à côté, donc ce qui nous reste à trouver c'est le foncier", précise Moetai Brotherson, président du Pays.
L'incendie d'hier a une fois de plus mis l’accent sur les dangers de ces habitations entassées les unes sur les autres. Et parfois même, aussi, collées les unes aux autres. Une configuration qui favorise la propagation d’un feu. "J'ai ma fille qui est cotorep, qui est sous traitement, donc il est urgent qu'elle ait ses médicaments. On est parti vraiment avec rien du tout. Parce que pendant qu'il y a eu le feu, ma fille était en train de dormir. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir pour ramasser quoi que ce soit, juste la réveiller et partir de là", raconte émue Manulia, une sinistrée. "C'est un constat, toutes ces maisons qui sont regroupées, c'est un grand chantier [qui demande de] travailler ensemble, c'est une réflexion collective avec les communes, l'Etat, le Pays et avec aussi la population", estime Minarii Chantal Galenon Taupua, ministre de la Solidarité et du Logement.
Demain matin, les services sociaux de la commune, assistés par les agents de la DSFE, fourniront aux familles sinistrées, toute la literie nécessaire à leur confort.