À 28 ans, Jean-Pierre est embauché en tant que simple ouvrier à l'Office Polynésien de l'Habitat (OPH). Sans diplôme en poche, il fait son bout de chemin et ne lâche rien. Quelques années plus tard, il devient cadre et chapeaute une équipe d'ouvriers. "A l'époque j'étais juste un simple ouvrier, et aujourd'hui je suis cadre (rires). J'aime bien mon travail, j'ai fait beaucoup de formations, c'est ça mon école...C'était un peu dur quand même, parce que [avec] les chefs à l'époque, il fallait que tu fasses ton travail ou sinon ils te mettaient dehors. C'était très difficile parce qu'avant, on faisait des maisons MTR, et dans le quartier il n'y avait pas de Case et moi je creusais des trous pendant 1 an. C'était très dur, sous le soleil. Pas de diplôme, je n'ai pas été très loin à l'école. Tu sais à l'époque, on était une famille modeste, on n'était pas des gens riches, juste le certificat [études], c'est tout", se souvient Jean-Pierre.
Il est également un fervent syndicaliste. Sans aucune formation à ses débuts, il n'a jamais rien lâché. Coûte que coûte, il a œuvré pour protéger les salariés. "J'étais très fort dans le syndicat, c'est pour protéger les salariés. C'est grâce au syndicat que j'ai eu plusieurs formations. Le syndicalisme, c'est pour défendre nos emplois [car] il y a tout le temps des plans sociaux...", dit-il.
"Il faut aimer son travail"
Après 40 ans de service au sein de l'OPH, il prend aujourd'hui une retraite bien méritée. Il est triste de quitter sa deuxième famille, confie Jean-Pierre : "il faut aimer son travail parce qu'il te donne tout, ta vie, ta maison...Aujourd'hui j'ai tout grâce à mon travail...Ca fait mal, parce que tous ceux qui sont encore à l'OPH sont mal aussi pour moi. Je pense que quand je ne suis pas là, ils sont perdus aussi. Je me bats beaucoup pour les salariés et pour la boîte. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a un début et une fin, il faut accepter. Aujourd'hui, je l'ai accepté parce qu'il y a ma femme aussi, heureusement qu'elle soutient toutes mes actions. Je vais profiter".
Il est temps à présent pour Jean-Pierre de s'occuper de son épouse, de ses enfants et de ses petits-enfants. On lui souhaite une très belle retraite.