"La tenue des Jeux du Pacifique est conditionnée par ces investissements. Si on ne peut pas les faire, à un moment donné, il faudra que l'Etat assume que les Jeux du Pacifique ne se tiennent pas à Tahiti" affirmait Moetai Broterson, invité de notre journal du 26 janvier 2025. Des déclarations présidentielles qui interpellent jusqu’au sommet des instances sportives locales.
Mais à deux ans et demi du coup d’envoi des Jeux du pacifique, le comité des jeux poursuit ses missions sur le terrain. Comme au golf d'Atimaono à Papara, avec le président du Comite territorial olympique et sportif de la Nouvelle Calédonie. Le patron du COPF, le Comité Olympique de Polynésie française, Louis Provost, renvoie Moetai Brotherson à la responsabilité de ses propos.
"On n’est pas au cœur des discussions politiques et des échanges avec l'Etat sur le financement. Ce qui nous intéresse, c'est l'organisation et comment on fait pour qu'elle soit la meilleure possible. Les équipes, comme moi, l'ont entendu et ont pris un coup. Mais aujourd'hui, ils sont quand même bien pour travailler et aller jusqu'au bout de l'affaire. C'est le Président et au final, s'il n'a pas les crédits, derrière il y aura des conséquences."
Louis Provost - président du COPF
Et notamment financière... 150 millions de pénalités pour non-respect de la convention signé avec le conseil des Jeux du Pacifique. Selon Louis Provost, pour essayer d’étouffer la polémique, la ministre des sports, invitée du journal de nos confrères de TNTV ce dimanche 2 février, a qualifié de bruit couloir toute supputation de report des jeux. Avant de tenter une nouvelle pirouette ce matin du 3 février.
Au jour où nous parlons, les Jeux du Pacifique ne sont pas reportés. En réalité, lorsque le président parle d'un budget quasiment divisé par deux, il s'agit du CDT commune. Et il y a le CDT Pays, dans lequel effectivement, les Jeux du Pacifique sont tagués.
Nahema Temarii - ministre des Sports
Sauf que les propos du Président étaient sans équivoque. Par deux fois Moetai Brotherson a rappelé l’Etat de respecter ses engagements.
Si les sommes attendues autour de cet instrument financier, qui est le contrat de développement pour la partie Pays, si ces sommes sont rabotées ou si elles n'arrivent pas dans ce qui était prévu par le contrat, eh bien oui, nous serons en difficulté. À ce moment-là, le Pays devra évaluer les choses et peut-être prendre la décision, finalement, de renoncer à l'organisation des Jeux. Je crois que diplomatiquement, pour la France, ce serait quelque chose de très dommageable.
Moetai Brotherson - Président de la Polynésie française
Malgré ces critiques à peine voilées du président du Pays, les services de l’Etat n’ont pas réagi de manière officielle.
Sur sa page Facebook, la ministre des Sports a réagit à notre article :