Selon Europe 1, "le sujet du nettoyage des sites d'essais nucléaires en Algérie refait surface. En pleine tension entre Alger et Paris, un nouveau texte de loi algérien a inscrit l'obligation de la France à décontaminer le Sahara. Problème, les deux pays sont en réalité responsables de la remise en état des sites".
Pour l'hebdomadaire "Le Point": Onze des essais nucléaires, tous souterrains, sont postérieurs aux accords d'Évian de 1962, qui actaient l'indépendance de l'Algérie mais dont un article permettait à la France d'utiliser jusqu'en 1967 les sites du Sahara".
Le Figaro cite la ministre de l'Environnement algérienne, Nadjiba Djilali, qui estime que "la France "doit assumer pleinement ses responsabilités historiques, morales et juridiques dans l’élimination de ces déchets radioactifs et reconnaître l’énorme préjudice qu’il a causé à notre pays et aux populations d’Adrar, de Reggane, d’In Ekker et d’autres régions".
D'après le quotidien "Le Parisien", "cette demande de l’Algérie n’est, en réalité, pas nouvelle". « Vous êtes devenus une puissance nucléaire et vous nous avez laissé des maladies », avait fustigé le président Abdelmadjid Tebboune fin décembre. "Venez nettoyer, nous n’avons que faire de votre argent. Je ne laisserai pas tomber la mémoire, je ne demande rien, ni euro ni dollars, mais la dignité de nos ancêtres et de nos citoyens."
En Polynésie, le débat sémantique sur le "démantèlement" des sites d'essais nucléaires se poursuit
En Polynésie, les déchets sont toujours enfouis à Moruroa, sous la surveillance de l'armée. Deux atolls qui appartiennent à la France depuis 1964. Le site internet de l'Assemblée de Polynésie critique ouvertement la parole officielle de l'Etat.
"Le discours officiel sur le démantèlement des sites d’essais nucléaires en Polynésie tient en quelques mots : les atolls de Moruroa et de Fangataufa où ont eu lieu des expériences considérées comme nécessaires à notre arsenal nucléaire sont « revenus à leur état naturel ». Sans attendre les résultats de l'expertise de l’AIEA dont les résultats étaient annoncés pour 1998, la Direction des essais annonça dès 1996 que le "démantèlement" consistera en un retour à la situation idyllique d'un atoll ordinaire, comme si rien ne s'était passé entre 1966 et 1996.
Le site de l'Assemblée de Polynésie française poursuit : "Le discours officiel sur le « démantèlement » s’appuie sur un malentendu. En effet, le terme « démantèlement » est employé spécifiquement dans l’industrie nucléaire pour décrire une série de procédures très précises, s’étalant dans le temps, et visant à la décontamination de sites pollués par la radioactivité. En parlant de « démantèlement » de Moruroa, site nucléaire, les autorités militaires laissent entendre qu’on a réalisé les opérations selon les règles en vigueur pour toutes les installations nucléaires. Ce n’est absolument pas le cas."