Le neveu de Rackel Temahu a tout juste un mois et ses petits poumons sont déjà mis à rude épreuve. Sa maison se trouve à quelques dizaines de mètres de l'entrepôt d’Agritech, d'où se dégagent toujours des fumées toxiques, irrespirables, quatre jours après l'incendie. "Le soir on le sent très bien. Ma chambre est positionnée à l'arrière de ma maison. Le soir avec le hupe [brise nocturne qui descend des vallées, ndlr], ça vient et tu le sens bien dans la maison et dans tout le garage", relate Rackel Temahu.
150 maisons situées à proximité de l'entreprise ont été évacuées la nuit de l'incendie, mais les habitants sont rentrés chez eux. Malheureusement, ils doivent supporter ces émanations. Difficile pour Mareva, qui est asthmatique. Elle a préféré repartir de chez elle en attendant que le problème ne se dissipe. "En ce moment ce n'est pas agréable de vivre dans la maison avec la fumée, l'odeur, c'est insupportable. Nous sommes obligés de sortir. (...) On n'en peut plus. On ne peut plus boire l'eau, on ne peut plus rien faire. (...) Le linge est tout parfumé. On ne voyait plus rien dans ma maison à cause des cendres" témoigne-t-elle.
Dans ma maison, on est obligés de jeter tout ce qui est alimentaire.
Mareva, habitante de Tavararo
Les pompiers sur le qui-vive
L'incendie est circonscrit depuis deux jours mais quelques points chauds résistent. Et la fumée se répand dans tout le quartier. Depuis mercredi, les pompiers sont appelés chaque jour pour intervenir sur les lieux du sinistre.
Même dimanche, ils sont là. "Il y a des habitants qui sentaient des odeurs de plastique et de la fumée sortant d'Agritech. De toute façon, on allait passer pour faire une surveillance après les feux. Il y a des petits points chauds encore, c'est pour ça que ce matin on est venus faire un déblai et un 'noyage'" précise Christian, de la caserne de Faaa.
À partir du moment où il y a des fumées, c’est toxique.
Christian, pompier de Faaa
Quel sera l'impact de ces fumées sur leur santé ? Les habitants se le demandent. Ils attendent des réponses de la part des autorités. Sans oublier la pollution amenée par le ruissellement des eaux qui finit tout droit dans le lagon.