Voiliers : les « mouillages sauvages » dans le collimateur du gouvernement

Les « mouillages sauvages » dans le collimateur du gouvernement
La mise en place au mois de juin d'une application en appui de la réglementation imposant des durées limites de mouillage en fonction des zones de Polynésie fait grincer des dents le syndicat des voiliers qui trouve la mesure « contre-productive ».

En Polynésie, il y a des zones spécifiques dédiées au mouillage pour les navires de plus de 20 mètres. Elles concernent les eaux intérieures de Faa’a et Punaauia, les îles sous le vent et Fakarava. Ces zones sont aussi soumises à des durées limites d’occupation allant de 24 à 72h.    

Pour Arnaud, président du syndicat des voiliers en Polynésie, cette limite est trop contraignante. « On est sur des créneaux de 24 à 48h. Quand on prend l'exemple de Tahaa et Raiatea, où la législation est déjà en place, on nous laisse la possibilité de mouiller 24h renouvelable au motu Céran, ou 48h ailleurs à Tahaa Raiatea. C'est trop court, trop contraignant, dénonce-t-il. Je pense qu'il faut qu'il y ait des mouillages libres et des mouillages contraints, payants. Bien sûr à Bora-Bora, dans les zones très très courues il faut organiser, mais il ne faut pas organiser la totalité des mouillages. C'est contre-productif. Les voiliers aiment être dans des zones où il n'y a personne ».  

Les « mouillages sauvages » dans le collimateur du gouvernement

 

L'objectif c'est de faire en sorte que tout se passe bien autant pour les plaisanciers que pour la population          

Mike Cowan, rapporteur du gouvernement 

Raivavae, en avance sur la réglementation  

Du côté du gouvernement, on travaille sur une mise à jour du plan des zones d’occupations maritime. Les objectifs sont de légiférer les mouillages sauvages et de protéger la biodiversité marine. "On est en train de mettre en place un téléservice « escale » qui va être opérationnel au mois de juin pour les plaisanciers" détaille Mike Cowan, rapporteur du gouvernement. "L'idée c'est d'accompagner un petit peu et de faire un état des lieux des propositions. Tout le monde doit déjà se sentir concerné et chaque commune doit discuter avec sa population pour voir ce qu'on peut faire. Il y a quand même de la demande, le secteur est en train d'évoluer, donc on ne peut pas non plus leur dire de rentrer chez eux. L'objectif c'est de faire en sorte que tout se passe bien autant pour les plaisanciers que pour la population et que les administrations puissent aussi y faire face".  

Les « mouillages sauvages » dans le collimateur du gouvernement

À Raivavae, des zones de mouillages pour les plaisanciers ont déjà été installées. "Deux zones précisément" précises Bruno Flores, le maire de l'île. "Nous n’avons pas de problèmes de surpopulation comme ici à Tahiti. Depuis la mise en place de la réglementation nous avons un à deux plaisanciers par an."

Aujourd’hui, c’est 1200 voiliers qui naviguent dans nos eaux. C’est un secteur porteur… Ils génèrent chaque année, 4 à 5 milliards francs.