" Il me disait sur Messenger qu'il allait se suicider, du coup, je lui ai dit que c'était pas bien et qu'il ne fallait pas faire ça, c'était par rapport à sa copine qui l'avait quitté. " La semaine dernière, Jacqueline a aidé un de ses amis rencontrés sur Facebook, à retrouver la raison. La lycéenne de 15 ans a passé plusieurs heures en messagerie privé avec cet ami virtuel du même âge qu’elle afin qu'il ne passe pas à l'acte. Ruptures amoureuses, problèmes familiaux et harcèlements scolaires sont à l’origine des tentatives de suicide chez les adolescents en Polynésie.
« Pas question de se faire du mal pour ça » plaide Ryan. Cet élève de 3ème a choisi d’affronter autrement le harcèlement dont il est la victime. " On venait m'embêter, ils faisaient que de m'insulter, ils créaient des rumeurs sur moi " décrit l'adolescent. Il a mis du temps à en parler à ses parents, mais dès qu'ils ont su, ils sont intervenus. Compliqué d'aborder ces problèmes avec les adultes alors pour s'en sortir, Ryan a choisi la boxe. " Ça m'a aidé à avoir plus confiance en moi " explique-t-il.
Le nombre de tentatives de suicide en hausse
En 2024, selon les professionnels de santé, le taux d’incidence des tentatives suicidaires était de 144 pour 100 000 habitants. Soit une hausse de 16% par rapport à 2023. Tous les archipels sont concernés sauf les Australes, où le phénomène est en recul.
Les personnes concernées par les tentatives de suicide ont entre 15 et 29 ans. Et alors que la consommation de drogue est souvent mise en cause, elle serait plus un facilitateur du passage à l’acte.
Ce qui interpelle davantage les professionnels, aujourd’hui, ce sont les tentatives de suicide observées chez les personnes âgées de plus de 70 ans. Inquiet, le gouvernement peaufine un grand plan d’action afin de développer des systèmes de surveillance pour les personnes en situation de détresse.
Une journée consacrée à la santé mentale
Ce mercredi 5 février, à partir de 8h, dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie française, l’association SOS Suicide organise une journée sur la santé mentale. L’évènement a lieu dans le cadre de la Journée nationale de prévention du suicide. Parmi les ateliers proposés, ceux tenus par la Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse, l’association Cousins cousines et le Fare Tama Hau, l’Association polyvalente d’actions judiciaires (Apaj), la Protection judiciaire de la jeunesse (DJJ) et la brigade de santé de l’UPJ.
Une conférence débat est également proposée de 18 à 21 heures. Elle sera animée par Pauline Niva, agent de prévention au sein de la Direction de la santé et élue à l’Assemblée, Ernest Sin Chan, docteur en psychologie clinique et Marguerite Serres, psychiatre.