Pourquoi les négociations de la FRAAP s'éternisent ?

intersyndicale FRAAP
Les plus bas salaires de la fonction publique territoriale seront-ils revalorisés ? Où en sont les discussions entre le premier syndicat de la fonction publique territoriale et le gouvernement ? Après l’échec des négociations avec le président Brotherson, le syndicat s’est tourné vers le président de l’Assemblée pour une reprise du dialogue qui doit avoir lieu devant le Conseil supérieur de la Fonction publique lundi 20 janvier. Mais en fond, il se joue une histoire de partage de subvention entre les syndicats.

Au cœur des discussions : la hausse des salaires des catégories D de l’administration du Pays. Des échanges qui avaient déjà eu lieu le 23 décembre dernier, entre la FRAAP (Fédération de Rassemblement des Agents des Administrations de Polynésie) et le Conseil Supérieur de la Fonction Publique. Ils avaient d'ailleurs tourné court. Le premier syndicat des fonctionnaires territoriaux n’avait en effet pas obtenu la hausse voulue pour les agents de catégories D de la Polynésie.

Ce lundi après-midi, des nouvelles discussions devraient avoir lieu mais les négociations risquent d'être à nouveau difficiles non pas entre syndicats et la ministre de la Fonction publique, Vannina Crolas, mais entre les syndicats. Les syndicats représentés au sein du conseil devront se prononcer une seconde fois sur l’épineux sujet qui oppose la FRAAP à la CSTP-FO mais aussi à A Ti’a I Mua.

Une hausse de 10 à 20 points

Mercredi dernier, la ministre de la Fonction publique a transmis à l’ensemble des organisations syndicales siégeant au Conseil Supérieur de la Fonction Publique, les huit différentes propositions de simulation de revalorisations des fonctionnaires de catégorie D.

Parmi les propositions, celles de la FRAAP. Elle porte sur une hausse de 10 à 20 points pour le premier échelon de la catégorie D, avec une dégressivité sur les échelons suivants. L’enveloppe est évaluée entre 250 à 300 millions de Fcfp.

Une subvention à 19 millions de Fcfp

Si les représentants de la FRAAP se déclarent satisfaits de voir leur revendication étudiée une nouvelle fois, c’est sans compter sur les représentants de la CSTP-FO et de A Ti’a I Mua. Ces derniers pourraient contester les nouvelles propositions présentées par le gouvernement. Ils devraient faire valoir le fait qu’un vote avait déjà eu lieu sur ce sujet. Des contestations qui pourraient aller jusqu'au tribunal. 

Mais la position de la CSTP-FO et de A Ti’a I Mua contre les demandes de la FRAPP n’est pas anodine. En 2024, les cinq organisations syndicales du fenua se partageaient une subvention du Pays de 19 millions de Fcfp, la CSTP-FO et de A Ti’a I Mua empochant à elles seules 10 millions de Fcfp. Partager le gâteau avec un sixième syndicat n’est donc pas dans leur intérêt.