RÉCIT. Adopté en Polynésie, il rencontre sa mère biologique pour la première fois : l'histoire émouvante du petit Malo

Malo entouré de ses deux parents.
En 2016, Tiphaine et Laurent adoptent Malo à Tahiti. Huit ans plus tard, ils sont revenus passer quelques semaines en Polynésie, où le petit garçon est né. Il a pu rencontrer sa mère biologique SDF pour la première fois, à quelques jours de Noël.

Il est le cadeau du ciel que Tiphaine et Laurent Houe, ensemble depuis trente ans, ont tant espéré. La peau mate, les cheveux noirs et les yeux légèrement tirés, Malo est leur petit polynésien à eux. "Bonjour !" lance joyeusement le garçon de huit ans, impatient de se prêter au jeu de l’interview. Nul doute qu'il pourrait accéder à son rêve de devenir acteur ! Ses parents l’observent jacasser, le regard plein d’affection. La vie a réservé à ce jeune homme un destin encore plus riche d’amour et de cultures.

"Ici, c'est un don"

Ils n’ont aucune honte à parler de l’adoption. Au contraire, ils sont fiers. Sereins. Liés pour toujours à la Polynésie. Le couple s’installe au fenua en 2011. "À l’international, on a eu que des refus. Ça a été très compliqué alors on a laissé tomber. Et puis on m’a parlé de l’adoption en Polynésie. Une amie l’avait fait alors on est venus passer des vacances avec l’espoir que ça nous arriverait" relate Tiphaine. 

Laurent est chef restaurateur et sa compagne, infirmière. En 2015, leur parcours de vie les mène jusqu’à Anne-Marie, une Polynésienne d’une trentaine d’années hospitalisée pour des soins psychiatriques. À ce moment-là, elle est enceinte de Malo.

Anne-Marie a eu une première fille qu’elle a élevée, puis trois autres qu’elle a confié à l’adoption, dont Malo (...). C’était inespéré. Tout s’est fait naturellement. Ici, c’est un don.

Tiphaine Houe, maman de Malo

Les démarches administratives furent en revanche longues et fastidieuses avant d’obtenir l’adoption sur papier. Mais aujourd’hui, tout est en ordre.

Malo, Heremoana HOUE est né en janvier 2016. "Et ici, mon nom de famille c’est Teapiki" ajoute le bonhomme, avec sa petite voix d'enfant. Le sujet n’est pas tabou, au contraire. Ses parents adoptifs ne lui ont rien caché de son histoire. "On est repartis en métropole quand il avait un an. On avait davantage de stabilité là-bas pour élever un enfant. Mais on a tenu à garder contact avec sa mère biologique. On respecte cette culture de l’adoption, on ne casse pas les liens" témoigne Laurent.

Les retrouvailles 

Le garçon a grandi à Marennes, en Charente-Maritime, dans le pays des huîtres. Il a rencontré sa mère biologique pour la première fois en novembre 2024. "On est revenus pour ça", admettent ses parents. "Au bout de dix jours on n'avait aucune piste. On m’a conseillé de publier une annonce dans Allô qui sait quoi sur facebook pour retrouver Anne-Marie". Ils l'ont revu, dans un centre d’accueil pour les sans-abri à Papeete, où elle vit. "Je l’ai vu deux fois depuis !" s’exclame Malo. "Je lui ai fait un câlin les deux fois !" complète-t-il. Pour ce qui est du père biologique, il ne le connaîtra sans doute jamais… Après tout, un papa qui l’aime c’est suffisant.

Le retour en Polynésie n’est pas (encore) d’actualité pour la petite famille. Le couple tient désormais un restaurant à Brouage. Tiphaine s’est reconvertie dans la confection de glace artisanale avec un parfum à la vanille de Tahiti, évidemment... Comme le fruit exotique qui égaye leur vie depuis huit ans maintenant et qui les lie à jamais à la Polynésie.