SOCIETE. L'épilepsie : une maladie qui freine l'insertion professionnelle ?

Ce lundi 10 février est consacré à la journée internationale de l'épilepsie, l'occassion de sensibiliser à cette maladie et à ses difficultés pour l'insertion professionnelle.
En cette journée internationale de l'épilepsie ce lundi 10 février, on s'intéresse à la situation des malades en Polynésie. D'après les chiffres de la CPS qui datent de 2023, 1.356 personnes sont susceptibles d'être victimes d'une crise d'épilepsie au Fenua. Un véritable handicap pour une insertion professionnelle convenable. Hancy Haoatai fait partie de ces personnes, qui ont du mal à trouver un emploi.

La reconnaissance d’un handicap par la COTOREP, un sésame pour toutes les personnes souffrantes en Polynésie. Hancy Haoatai a 46 ans, atteinte d’épilepsie, a caché longtemps sa maladie par crainte de perdre son emploi.

"J’ai eu ma crise au travail. Le lendemain, je me suis retrouvée à l'hôpital, à Raiatea. J'ai été hospitalisée de Bora à Raiatea. Quand je suis retournée sur Bora, à mon travail, ils ne m'ont plus repris, à cause de ma maladie. Parce que je les ai pas prévenus que j’étais épileptique."

Hancy HAOATAI - souffrante d'épilepsie

Hancy Haoatai, 46 ans et atteinte d'épilepsie.

Pour Nohaura Rurua, la présidente de la délégation épilepsie France en Polynésie : "Ce qui est difficile avec l'épilepsie, c'est qu'on n’a pas tous la même épilepsie. Le monde médical nous dit que la maladie est comme ci, comme ça, mais après, on a notre quotidien. On n’a pas le même quotidien, la même hygiène de vie. On n’a pas les mêmes parents, ni la même famille ou le même monde du travail. C'est ça qui est difficile, et il faut bien le comprendre. Mettre en place un projet de vie, un projet professionnel, c'est vraiment important."

Pour tout malade, cette crainte de perdre ou de ne pas trouver un emploi vient s’ajouter aux maux dont ils souffrent. La reconnaissance vient ainsi soulager un peu ces peurs, en proposant un cadre précis pour les embauches et le travail.

Hugo Rey, médecin instructeur à la COTOREP, explique que :"le RTH vise à favoriser et maintenir la personne en situation de handicap dans l'emploi, par plusieurs dispositifs. Comme des adaptations de poste, des adaptations horaires qui sont jugées par le médecin du travail. Et après, il y a plusieurs dispositifs d'aides pour favoriser l'insertion de la personne en situation de handicap, comme le SEFI par exemple, en milieu ordinaire."

Malgré cette reconnaissance, il reste difficile pour les travailleurs épileptiques comme pour toutes les personnes souffrant de handicap de trouver un employeur conciliant et surtout un poste qui leur soit adéquat.

Hancy ne perd pas espoir de trouver un travail et elle confie : "plus facile je ne pense pas, parce que ça fait quand même depuis novembre que j'essaye de trouver du travail, plus dans le privé. J'ai pas eu de retours positifs. Mais on ne va pas lâcher l'affaire, on va continuer."

La motivation de ces employés est souvent leur atout premier, sur lequel les employeurs devraient miser. On souhaite en tout cas à Hancy de trouver rapidement un emploi, dans lequel elle s’épanouira malgré sa maladie.