Cet Atlas départemental de la délinquance révèle que, plus d’un tiers des affaires jugées concernent des faits de violences intrafamiliales, et plus particulièrement conjugales.
À Tahiti, ce taux atteint 35 % et dans les îles, la proportion est similaire, explique la procureur Solène Belaouar
“Les violences conjugales représentent une part significative des dossiers traités. Lors des audiences foraines dans les îles, 31 % des affaires concernent ces violences. C’est un phénomène qui ne faiblit pas malgré les dispositifs mis en place.”
Solène Bélaouar - Procureure générale de la République en Polynésie française
Parmi ces dispositifs, les téléphones "grave danger", destinés aux victimes, sont de plus en plus sollicités. 26 téléphones ont été attribués en 2024, contre 28 en 2023, un chiffre stable mais qui montre que le problème persiste.
Alors, la question se pose : comment lutter efficacement contre cette violence ? Selon Solène Bélaouar : "La justice joue un rôle central, entre sanctions et prévention. Mais la récidive reste un défi majeur. De nombreux récidivistes reviennent régulièrement devant les tribunaux. Il faut donc agir en amont, notamment par l’éducation et la sensibilisation aux relations de couple pour briser cette spirale de la violence."
Autre tendance relevée par cet Atlas : les atteintes aux biens, comme les cambriolages et les dégradations. Ces infractions restent moins fréquentes qu’en Métropole ou dans d’autres territoires ultramarins. Par exemple, le taux de cambriolages est de 1,5 pour 1000 habitants en Polynésie, contre 3 pour 1000 en moyenne, en France.
Quant aux stupéfiants, l’usage reste globalement dans la moyenne des autres territoires. Mais le trafic, lui, explose, notamment pour la méthamphétamine. En 2024, treize kilos d’ice ont été saisis sur le territoire, et quinze kilos ont été interceptés au départ des États-Unis. C’est légèrement moins qu’en 2023, où 24 kilos avaient été saisis.
Mais une tendance inquiétante persiste selon la procureure générale : le prix de l’ice est en baisse, ce qui laisse penser qu’une grande quantité circule actuellement en Polynésie.