Après l’audition de l’accusé présumé, soupçonné de viols et d'agressions sexuelles entre mai et juin 2009, les témoins se sont succédés à la barre de la cour d’Assises. Ces auditions ont débuté au premier jour du procès et se sont poursuivies ce mercredi 18 février.
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Assises : peu d’éléments probants contre le présumé violeur
Depuis le début du procès, mardi 17 février, les témoins se succèdent à la barre mais ne se ressemblent pas. Pourtant, ces auditions sont capitales dans ce procès : elles permettront de mieux cerner la personnalité de Pierre Bonnery et, ainsi, de déterminer qui dit la vérité et qui ment. En effet, les versions diffèrent sur ces accusations de viols et d'agressions sexuelles sur des jeunes stagiaires, des faits qui auraient été commis entre mai et juin 2009.
Mis en examen pour deux viols commis sur une jeune stagiaire, l'ancien sergent chef du GSMA de Mahina nie avoir forcé la victime et maintient qu'il s'agit de rapports consentis. La victime, elle, affirme le contraire. Pierre Bonnery, 36 ans, est également accusé d'agressions sexuelles sur deux autres stagiaires. Même si ce dernier regrette les allusions sexuelles verbales qu' il faisait de manière récurrente, il ne reconnaît aucune des agressions.
Pierre Bonnery accusé de chantage
Entendue à la barre au première jour du procès, la victime, âgée de 23 ans au moment des faits, a relaté les circonstances de son viol en pleurs. Elle a accusé son supérieur d'avoir recours au chantage pour arriver à ses fins.En effet, après avoir su que la jeune stagiaire ait été victime d'agression sexuelle par son père dans son enfance, le sergent chef s'en serait servi contre elle et aurait menacé de dénoncer les faits à toute sa famille.
De plus, Pierre Bonnery aurait également exigé que cette dernière quitte son petit ami du GSMA, en invoquant une violation au règlement. Il lui aurait ainsi imposé une relation sexuelle alors qu'elle était allée le retrouver dans sa chambre, terrorisée par la visite de son père au lendemain des menaces proférées par le sergent chef.
Un homme décrit comme vulgaire mais pas comme un violeur
Mais, ce mercredi 18 février, ce sont des témoignages confus qui se sont succédés à la barre. Même si tous les témoins décrivent un homme vulgaire et facétieux, ils semblent tous d’accord pour dire que ce dernier n’est pas un violeur. Rien ne permet donc de privilégier la thèse selon laquelle l'accusé Pierre Bonnery serait coupable de viol. Par ailleurs, deux autres témoins qui ont entretenus des relations sexuelles avec le mis en cause, ont déclaré à la barre ne pas y voir de problèmes. Le dernier témoin de ce procès assure de son côté que, selon son intime conviction, la présumée victime était une "allumeuse manipulatrice". Des propos qui ont provoqué les sanglots de la jeune plaignante. En revanche, un autre témoin affirme au contraire que Pierre Bonnery aurait usé de son influence et lui aurait fait du chantage pour concrétiser ses propositions "salaces".
Depuis le début du procès, les versions se contredisent. Au deuxième jour d'audience, il reste donc difficile de se faire une opinion. Et, il ne reste plus qu’une journée pour énoncer un verdict. Demain, jeudi 19 février, ce sera au tour des experts psychiatriques et aux avocats des différentes parties de se faire entendre. Le délibéré est prévu pour demain soir.
Regardez l'interview de l'avocat de la défense, Maitre Fabrice Orlandi, avocat à la cour de Paris :