Les bateaux de luxe à quai, la galère pour les prestataires

Parmi les secteurs impactés par la crise sanitaire et le nouveau confinement, la croisière privée. Elle rapporte chaque année au Pays, 3 milliards cfp. Après une année 2020 bien remplie, contre toute attente, la flambée du variant Delta et les nouvelles restrictions sont un coup dur pour le secteur.

C’est un coup dur pour la grande plaisance, à la marina Taina. Pas moins d’une soixantaine de yachts de luxe sont accueillis par Victor en temps normal. Une clientèle fortunée qui privilégie chaque année la destination Polynésie.

Mais lorsqu’on déclare que Tahiti est en confinement, et qu’on refuse les vols internationaux, cela décourage très vite. Depuis le début de l’année, une dizaine de yachts seulement se sont payé le luxe d’un séjour au paradis.

"Cette année, je pense que le confinement est tombé au mauvais moment, c'est un hasard, les yachts prévoyaient de venir à Tahiti et le confinement est arrivé au même moment, donc ils ont tous soit annulé, soit repoussé, soit ils sont en attente de ce que les propriétaires veulent faire mais c'est un petit peu plus difficile cette année", explique Victor Serre, agent maritime Tahiti Ocean.

La danse est finie

 

Victor organise aussi le séjour des voyageurs et de leur équipage. Mais avec la crise, terminé les groupes de danse à bord, les clients ne veulent plus côtoyer les locaux de peur d’être contaminés… Les contraintes sanitaires en vigueur sont autant de freins alors que la destination n’est plus aussi attractive. "Ils aimeraient beaucoup faire du sport, ils sont tous jeunes à bord des yachts, ils veulent surfer, faire des randonnées en montagne, donc ils sont un peu déçus. Après ce sont des marins professionnels, ils travaillent, c'est juste les week-ends où ils ne peuvent pas en profiter ni sortir le soir car les bars sont fermés".

 

Pour l’instant, seuls certains prestataires comme les chauffeurs de taxi arrivent encore à s’en sortir. Comme Emily Foures qui compte toutefois les clients sur les doigts de la main : "dès fois, y'en a que 2, des fois ça peut aller jusqu'à 6, mais comme je travaille la nuit aussi, et très tôt comme ce matin".

ça bulle

 

Mais d’autres sont complètement à l’arrêt. C'est le cas des clubs de plongée. "On a déjà eu une période covid qui nous a déjà fait un petit peu mal, là il y a de nouveau un petit épisode. Du coup c'est problématique pour tout le monde", assure Emilien, employé dans un club.

Les bouteilles de plongée sont rangées, en attendant d'être à nouveau utilisées.

 

Comme tous les professionnels du tourisme, les agences maritimes espèrent que la situation sanitaire va s’améliorer dans le bon sens, pour pouvoir offrir à nouveau aux clients une croisière privée de rêve.