C'est une pénurie qui n’a rien à voir avec le black-out total en Guadeloupe, entre le 25 et le 27 octobre 2024 ; elle est nationale. La Guadeloupe manque de radiotraceurs, due à la panne d’un réacteur dans l’Hexagone, survenue il y a une dizaine de jours. Cet équipement permet de produire ces radioactifs nécessaires à la détection et au suivi des cancers, par scintigraphie. Or ces radiotraceurs nous sont livrés d’outre-Atlantique.
La panne est provisoire, mais perturbe fortement l’activité du service de médecine nucléaire du Centre hospitalier de la Guadeloupe (CHUG).
Les incidences de la pénurie de radiotraceurs
Les patients qui doivent être diagnostiqués et ceux qui sont déjà suivis, pour des cancers, font les frais de cette pénurie.
Le technétium, qui est le principal radioactif qu’on utilise, le principal radiotraceur, est en nette pénurie. Ça veut dire, qu’aujourd’hui on est livrés avec des générateurs de technétium, qui sont calibrés à un tiers ou à 50% de la normale. Du coup, ça impacte directement le nombre de patients, le nombre d’examens qu’on peut réaliser, qui est divisé par deux, voire par trois.
Dr Lyonel Bélia, chef de service de médecine nucléaire au CHUG
Les praticiens sont obligés de se concentrer sur les urgences immédiates, étant dans l’impossibilité de faire toutes les scintigraphies osseuses, ni toutes les scintigraphies cardiaques, ou parathyroïdes.
Ce problème est récurrent, selon le service spécialisé. Les autres examens différés seront assurés, lors de vacations qui seront spécifiquement organisées.
Une fermeture du CIMGUA malvenue
Une mauvaise nouvelle n’arrivant pas jamais seule, le Centre d’imagerie moléculaire de la Guadeloupe (CIMGUA) est fermé depuis le lundi 28 octobre et jusqu’au 18 novembre 2024.
Mais, finalement, le docteur Lyonel Bélia considère que c’est un mal pour un bien, puisque cette fermeture s’explique par l’installation d’un équipement d’un grand intérêt pour la prise en charge des patients.
On va avoir un TEP scan numérique qui va nous permettre de réaliser, non pas 25 examens par jour comme nous le faisons actuellement, mais entre 30 et 35 examens. Donc, pour les patients, la prise en charge va être nettement améliorée, avec un examen qui sera également moins long, sous la caméra, et des doses injectées qui seront nettement plus faibles.
Dr Lyonel Bélia, chef de service de médecine nucléaire au CHUG
Durant les trois semaines de fermeture, les patients seront dirigés vers la Martinique, ou en France hexagonale.