Réforme du permis de conduire: les auto-écoles ne sont toujours pas convaincues

Manifestation des auto-écoles à Cayenne contre la réforme du permis, en février dernier.
C’est l’une des réponses du gouvernement aux revendications sur l’augmentation du pouvoir d’achat : baisser le coût du permis de conduire jusqu’à 30 %. Les professionnels du secteur estiment que cette réforme n'est pas encore au point.
C’est l’une des réponses du gouvernement aux revendications sur l’augmentation du pouvoir d’achat: une baisse du coût du permis de conduire jusqu’à 30 %.
Les professionnels du secteur, au national comme en Guyane, doutent que les mesures envisagées permettent d’atteindre cet objectif et alertent sur les risques de vouloir brader la sécurité des usagers de la route en bradant l’apprentissage de la conduite. Les premières mesures devraient prendre effet en juin prochain.

La récente manifestation des professionnels de la conduite, en Guyane comme partout en France, n’aura finalement pas amené le gouvernement à proposer des réformes satisfaisantes estiment les auto-écoles. Celles-ci préfèrent parler de «mesurettes» et d’annonces imprécises dans la mise en pratique du changement.
Les gérants d'auto-écoles se demandent par exemple qui assurera la préparation gratuite du code offerte aux jeunes qui s’engagent dans le service national universel (SNU), une mesure annoncée pour juin.

Sylvie Ketterer, présidente du Conseil national pour les professions de l’automobile branche éducation sécurité routière (CNPAESR)

L'enseignant de la conduite est diplômé, et le fait qu'il apprenne en dehors d'une certaine réglementation et d'un certain cadre, c'est à l'encontre de la sécurité routière. Donc on pense bien faire en ayant des formules moins coûteuses mais en fait, en retour, cela revient plus cher (...). Et bien que tout soit beaucoup plus cher ici nous faisons déjà un effort au niveau des prix.

Les professionnels du secteur alertent également sur l’utilisation du simulateur, dont toutes les écoles ne sont pas équipées - parce que coûteux et parce qu’accessoire dans l’apprentissage de la conduite. Conduire en situation étant la meilleure des leçons.

Nathalie Nazario Harrow, Union nationale des indépendants de la conduite (Unic)

Le simulateur ne fait pas tout. C'est un outil pédagogique, ça ne remplace jamais la compétence de l'enseignant.


"Et puis le simulateur a déjà un coût : l'entretien, les mises à jour obligatoires, etc... Sans oublier qu'un enseignant de la conduite diplômé doit assister le candidat lorsqu'il a des cours sur simulateur" ajoute Sylvie Ketterer, présidente du CNPAESR.
L’inscription directe en ligne à l’examen, expérimentée à la rentrée puis généralisée en 2020, pose quant à elle la question du niveau de préparation et de formation de l’élève qui pourrait alors s’inscrire quand il le voudra indépendamment de l’avis du moniteur.