Elles appellent les parlementaires à "mettre un terme" à "l'enfermement des enfants" dont les parents sont en situation irrégulière : seize associations publie une lettre ouverte dénonçant la rétention des mineurs, sujet générateur de crispations dans la majorité et qui doit faire l'objet d'une loi.
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"Le projet de loi 'asile et immigration' a été un rendez-vous manqué pour mettre enfin un terme à l'enfermement des enfants", estiment ces associations, parmi lesquelles la Cimade, Amnesty International et l'Unicef. Quelques jours avant la journée internationale des droits de l'enfant mardi, elles appellent les parlementaires à "se mobiliser".
A Mayotte, en proie à une forte immigration en provenance des Comores, 2.493 mineurs ont été placés en rétention l'an dernier. Plusieurs députés La République en Marche s'étaient émus de cette situation, lors de l'examen mouvementé du projet de loi asile et immigration par l'Assemblée nationale cet été. Après son adoption, ils avaient promis une proposition de loi spécifique sur la rétention des familles, qui doit être déposée d'ici la fin de l'année.
Les critiques sur la rétention des mineurs dépassent les seules associations militantes: la France est un des rares pays européens à y recourir et l'ex-président François Hollande s'était engagé à y mettre un terme. Pour le gouvernement actuel, interdire la rétention des mineurs empêcherait de fait toute reconduite à la frontière des familles en situation irrégulière. "Une obsession déplacée", rétorque M. Rohi. "La majorité des préfectures n'utilisent pas la rétention, donc elles expulsent en utilisant d'autres méthodes".
2.493 mineurs enfermés à Mayotte
La rétention des mineurs concerne les enfants et adolescents étrangers dont les parents sont en situation irrégulière, qui sont placés avec leur famille dans des centres de rétention administrative (CRA) en attendant leur reconduite. "En 2017, 305 enfants ont été placés en centre de rétention en métropole, soit sept fois plus qu'en 2013", rappellent les signataires. "Entre le 1er janvier et le 31 août 2018, 135 enfants ont été enfermés, dont 78 enfants de moins de six ans", précisent-ils.A Mayotte, en proie à une forte immigration en provenance des Comores, 2.493 mineurs ont été placés en rétention l'an dernier. Plusieurs députés La République en Marche s'étaient émus de cette situation, lors de l'examen mouvementé du projet de loi asile et immigration par l'Assemblée nationale cet été. Après son adoption, ils avaient promis une proposition de loi spécifique sur la rétention des familles, qui doit être déposée d'ici la fin de l'année.
"Traitement inhumain et dégradant"
"Le risque, c'est qu'il y ait juste un aménagement cosmétique, que l'enfermement soit simplement limité ou encadré", a déclaré David Rohi de la Cimade, en redoutant les "arbitrages du gouvernement". "On veut interpeller l'ensemble des parlementaires pour qu'ils soient mobilisés quand le texte arrivera à l'Assemblée", a-t-il ajouté. "L'enfermement, quelle que soit sa durée, constitue un traumatisme majeur pour un enfant", argue leur lettre. "Même lorsqu'il dure quelques heures, il a de graves conséquences sur la santé physique et psychique de ces enfants."Les critiques sur la rétention des mineurs dépassent les seules associations militantes: la France est un des rares pays européens à y recourir et l'ex-président François Hollande s'était engagé à y mettre un terme. Pour le gouvernement actuel, interdire la rétention des mineurs empêcherait de fait toute reconduite à la frontière des familles en situation irrégulière. "Une obsession déplacée", rétorque M. Rohi. "La majorité des préfectures n'utilisent pas la rétention, donc elles expulsent en utilisant d'autres méthodes".