La préfecture de La Réunion lance le label visant à limiter le nombre de bateaux d’observation des baleines à bosse. Ce nouveau dispositif complète la charte d’approche des cétacés. Le but : sanctuariser la zone sud de l’océan Indien pour les mammifères marins.
Fabrice Floch•
Pour gérer la ruée vers les baleines à bosse et les cétacés en général, sous l’impulsion de la préfecture et de Jean-Luc Hall, directeur de la mer pour le sud de l’océan Indien, vient d’être rédigée la charte d’observation de ces mammifères marins.
Pour éviter la fuite de ces animaux, dont l’observation est une source de revenus et a généré 2,1 milliards d’Euros en 2009 dans le monde, les pilotes des bateaux doivent se positionner du même côté. Ne pas être plus de cinq navires dans la limite des 100 mètres et si besoin attendre à une distance de 300 mètres.
Enfin pour éviter que les pontons ne se transforment en ring de boxe, il est demandé aux usagers de la mer de céder leur place au bout de 15 minutes.
Des contrôles et des sanctions
Jean-Luc Hall a justifié la création de cette charte par la multiplication des comportements excessifs : " Nous avons compté parfois 40 embarcations à proximité d’un animal. Globis avait lancé un cri d’alarme. Il a été entendu. Désormais avec la gendarmerie maritime, la brigade nautique, le parc marin, le semi rigide de la direction de la mer et la brigade de la nature, nous allons monter un calendrier de protection des cétacés. Notre but, faire respecter la charte. Dans le même temps nous lançons, le label OC2R pour les professionnels. Il permettra aux titulaires de commercialiser l’observation des baleines à bosse, mais ne les dispensera pas du respect des règles d’approche ". Les agents en charge des contrôles pourront donner des amendes de 4ème classe pour non respect de la charte (de 90 à 750 Euros).
Premier label OC2R en septembre
Jonas Lacour, le créateur du label Observation certifiée responsable des cétacés estime : " La mise en place de l’OC2R est devenue incontournable. Les baleines tout le monde veut les voir. Il y a aujourd’hui, un vrai marché touristique et un potentiel à développer pour La Réunion. Pour éviter l’anarchie, il faut passer par la gestion des flux autour des animaux sous peine de les voir disparaître des côtes réunionnaises. Moins, il y a d’individus plus la pression est forte. Bientôt, les candidats vont pouvoir postuler à l’obtention du label qui sera décerné par un organisme de certification indépendant. Les premiers titulaires devraient être connus en septembre 2013. Pour pérenniser, l’OC2R, nous avons besoin des subventions de l’Etat, du Département, de la Région, mais également des communes, notre budget prévisionnel est de 400 000 Euros pour les 6 années à venir ".
Lancement du label OC2R (Observation certifiée responsable Réunion)