Après avoir fait deux victimes à Saint-Martin, le Chikungunya menace les Antilles et les Etats-Unis

Saint-Martin, la Martinique, la Guadeloupe et peut-être Saint-Barthélemy, le chikungunya se répand aux Antilles et en Guyane. Un début d'épidémie suivi attentivement par les autorités sanitaires américaines qui craignent l'arrivée du virus sur le continent américain.
Ce n'est pas la même souche qu'à La Réunion, en 2005 et 2006, mais les conséquences sont tout aussi dramatiques. Après avoir fait 2 victimes à Saint-Martin, le chikungunya menace les Antilles et même les Etats-Unis où l'extension du virus est suivie à la loupe.

Aux Antilles et en Guyane, les autorités sanitaires ont appelé tous les voyageurs a faire preuve de vigilance. La surveillance sanitaire et la lutte anti-vectorielle ont été renforcées pour limiter la propagation du virus.

Chikungunya, début d'épidémie aux Antilles



Les premiers cas mortels de Chikungunya aux Antilles ont été confirmés il y a maintenant 15 jours. C'est à Saint-Martin que les décès ont été constatés. L'île franco-néerlandaise pourrait être, selon les spécialistes, la porte d'entrée du virus sur le continent américain. La souche de ce virus n'est pas la souche africaine qui a frappé La Réunion en 2005 et 2006. Cette fois, en effet, le virus serait asiatique et l'hypothèse retenue pour le moment est celle d'un voyageur qui aurait ramené la maladie dans les Caraîbes avant d'être piqué par un moustique Aedes aegypti. 



Pour Xavier de Lamballerie, " il existe un risque extrêmement élevé que la souche envahisse les USA et différents pays des Amériques où ce vecteur est endémique " . Le directeur de l'unité " Emergence des pathologies virales de l'Université d'Aix-Marseille " précise que la souche asiatique est nettement moins bien connue que les souches de l'Océan Indien. " Nous disposons de beaucoup moins d'informations cliniques et épidémiologiques concernant le génotype asiatique et nous pourrions avoir quelques bonnes ou désagréables surprises ". Le professeur de l'université d'Aix-Marseille précise qu'il " faudra l'évaluer de manière urgente ".

Lors de l'apparition de l'épidémie à La Réunion, en février 2005, la situation est quasi-identique. Il n'existe alors aucune étude scientifique approfondie sur le sujet et les autorités sanitaires sont rapidement débordées. En 2006, certaines sources font état de plus de 212 000 cas recensés soit environ 27% de la population. Plusieurs décès sont directement imputables au chikungunya et la "maladie de l'homme courbé" met l'économie de l'île à genou. Pour Alexandre Magnan, docteur en géographie et chargé d'étude au Comité Régional d'Education pour la Santé à La Réunion, le chikungunya met alors en évidence la vulnérabilité, et pas uniquement sanitaire, des espaces insulaires face aux épidémies

Aux Etats-Unis, la menace est prise au sérieux. En novembre 2012, la revue  PLoS Neglected tropical Diseases publie d'ailleurs une étude qui crée un modèle d'introduction du virus aux Etats-Unis. Avec des données météorologiques de températures et d'humidité, des informations sur les populations de moustiques, les auteurs de l'étude s'intéressent particulièrement au développement du chikungunya à New-Nork, Atlanta et Miami.