Une star de l'athlétisme devant la justice : le procès d'Oscar Pistorius s'ouvre lundi en Afrique du Sud

L'athlète Oscar Pistorius devant le tribunal de Pretoria, le 4 juin 2013.
Oscar Pistorius, icône du sport mondial et premier athlète handicapé à avoir participé aux jeux olympiques avec les valides, est jugé à partir de lundi à Pretoria pour le meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp. Un procès hyper médiatisé dont une partie sera retransmise à la télévision.
Oscar Pistorius risque une lourde peine de prison pouvant aller jusqu'à la perpétuité.
 
Il est accusé d'avoir tiré 4 coups de feu de sang froid sur sa fiancée, la mannequin Reeva Steenkamp, avec un pistolet 9 mm à son domicile, dans la nuit du 13 au 14 février 2013. La star sud-africaine a toujours nié avoir prémédité ce crime. Il affirme avoir cru qu'un cambrioleur était entré chez lui et avoir tiré sur sa compagne par erreur, à travers la porte des toilettes.Une version des faits appuyée la semaine dernière par une nouvelle expertise balistique. Le champion, double amputé des jambes, était «très probablement» sur ses moignons lorsqu'il a tiré, affirment les experts. Le fait que Pistorius n'ait pas eu le temps de mettre ses prothèses est un élément qui diminue la probabilité d'un meurtre prémédité.

Les relevés téléphoniques de Pistorius pourraient parler

Mais l’accusation pense que le portable de l'athlète contient des informations cruciales. Il s'agirait de messages envoyés ou reçus datant du 14 février 2013, la nuit où sa petite amie a été tuée. Le contenu du téléphone n’a pas encore été analysé puisque Pistorius prétend avoir oublié les codes d’accès de certaines applications de son iPhone.
 
Trois enquêteurs sont partis la semaine passée pour le siège d’Apple, le fabricant d’iPhone, basé en Californie. Après de nombreux délais bureaucratiques, la police sud-africaine a obtenu un arrêt d’une cour californienne qui oblige Apple à déverrouiller le téléphone pour les besoins de l'enquête. Les résultats de cette analyse pourraient être déterminants.
 
Des témoignages indirects troublants
 
D'autres éléments du dossier laissent planer le doute sur la version des faits donnée par Pistorius. Le témoignage d'un voisin habitant à 96 mètres de là évoque des cris de femme provenant de la maison avant les tirs. De plus, le parquet affirme toujours que le couple s'est disputé la nuit du drame.

De son côté, le champion assure que son idylle avec Reeva était sans nuage. A deux jours de son procès, une vidéo montrant Pistorius embrassant son amie dans un grand magasin quelques jours seulement avant le meurtre pour lequel il doit être jugé, a été diffusée sur Sky News samedi.
Deux versions des faits qui vont s'affronter durant au moins trois semaines de procès.