Dépister le surpoids précocement
Le surpoids et l’obésité sont définis comme l’accumulation excessive ou anormale de graisse représentant un risque pour la santé. Ils représentent le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial.
Il est donc nécessaire de dépister précocement le surpoids de l’enfant pour mieux prévenir des maladies et de le prendre en charge. Le dépistage se fait par les professionnels de santé (médecins, pédiatres …) grâce à une évaluation de la courbe de corpulence via le carnet de santé. « L’enfant est considéré en surpoids ou obèses lorsque son indice de masse corporelle (IMC), calculé en fonction de l’âge, du sexe et de la mesure, s’éloigne des normes définies par la courbe de corpulence », explique Virginie Rivière, directrice de l’association Réunir.
Prendre de nouvelles habitudes
Sachant que l’obésité a des conséquences sur la qualité de vie, son traitement implique des modifications des habitudes de vie, en particulier la réduction de la sédentarité et l’équilibre alimentaire. À Saint-Denis, depuis 2006, le réseau de prévention et de prises en charge de l’obésité en pédiatrie (Répop) a suivi plus de 1300 enfants. Claude Deyres, le directeur du réseau, admet que les bouleversements dans les habitudes constituent une étape qui demande du temps et des efforts particuliers pour l’ensemble de la famille. « Les modifications
Depuis moins d’un an, la famille Fontaine suit un programme proposé par l’association Réunir. Si, aujourd’hui, elle a trouvé un nouveau rythme de vie, cela n’a pas toujours été évident. Mirella, la maman, ne manque pas d’exemples tant il y a eu de changements. Elle raconte : « Le plus difficile, c’était le grignotage ou plutôt dire non. Les enfants savent très bien jouer avec nos faiblesses. Mais il faut se ressaisir et penser à leur santé. » Son mari souffrant d’une obésité morbide, Mirella Fontaine, craignait pour la santé de sa fille de 5 ans et de son garçon de 12 ans qui commençaient déjà à prendre du poids.
En quelques mois elle a constaté des changements sur toute la famille est s’en réjouit. « Le suivi a eu un impact dans notre vie, mais aussi sur notre porte-monnaie. À table ce n’est plus pareil. Désormais, on éteint la télévision et on prend le temps de discuter. Pour les courses je fais attention à ce que j’achète je ne prend plus n’importe quoi. » Les modifications de leur quotidien ont eu pour effet une perte de poids de 4 kg pour sa fille et une stabilisation pour son fils.
À l’association Réunir, les enfants, âgés de 3 à 18 ans, sont suivis tous les mois et réapprennent les règles de base de la nutrition. « Avec leurs parents, ils suivent des ateliers culinaires, ils font des activités physiques et, en fin de programme ils profitent d’un séjour dans un centre de soin et de réadaptation à Cilaos sur une période de 10 jours », précise la directrice.
Certes, la majeure partie des cas d’obésité est due à des problèmes de nutrition, mais Virginie Rivière, également technicienne en économie sociale et familiale, souligne une réalité est bien plus complexe. « L’obésité ne se résume pas seulement à une mauvaise alimentation ou à un manque d’activité physique. Il est aussi lié à l’environnement familial. Il faut réapprendre aux familles à dialoguer. L’enfant doit retrouver une estime de lui pour améliorer sa relation avec lui-même et avec les autres. »
L'importance de la prise de conscience
Séance d’éveil, thérapies collectives, expression artistique ou encore d’échange de paroles sont autant d’ateliers autour desquels les participants se retrouvent. Chacun à sa manière s’exprime et échange ses expériences en vue d’améliorer leur qualité de vie.
L’éducation thérapeutique dispensée au sein du centre se fait donc de manière globale à travers l’éducation au goût et l’éducation sensorielle (plaisirs de la table, développement du lien social et familial), mais aussi au moyen d’une gestion, plus équilibrée, du temps, des choix, de la frustration et surtout du discernement des vrais besoins de l’enfant. « En général, les parents ont tendance à vouloir donner à leurs enfants tout ce qu’ils n’ont pas eu dans leur enfance sans savoir y mettre un frein. Et, c’est la que ça devient grave », s’attriste Claude Deyres.