Un budget permettant de vivre décemment en logement social dans une ville moyenne serait de 1 424 euros pour une personne seule, et de 3 284 euros pour un couple avec deux enfants. Cette évaluation émane d'une étude de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) publiée vendredi 6 mars, qui s'inscrit dans une réflexion menée au niveau européen, visant à déterminer "un revenu minimum décent".
Le rapport livre les résultats d'une recherche menée depuis trois ans pour évaluer les "budgets de référence" nécessaires pour "une participation effective à la vie sociale". Avec l'aide d'experts et de citoyens, l'ONPES a ainsi élaboré des budgets de référence pour des ménages vivant dans les villes moyennes de Tours et Dijon.
Ils ont d'abord déterminé les paniers de biens et services relevant d'un besoin minimum : disposer d'une chambre pour chaque enfant de sexe différent et de plus de 6 ans, d'une chambre d'amis pour les retraités, avoir une voiture d'occasion, pouvoir partir en vacances, pouvoir pratiquer des activités culturelles et sportives, inviter des amis, offrir des cadeaux. Alimentation, habillement, soins et hygiène corporelle ont également été pris en compte.
95% des familles monoparentales ont un budget insuffisant
Le budget nécessaire à une vie décente a ainsi été établi à 1 424 euros pour une personne active seule logée dans le parc social, et 1 571 euros dans un logement du parc privé. Pour un couple avec deux enfants, le budget s'élève à 3 284 euros dans le parc social et 3 515 euros dans le privé. Enfin, le budget nécessaire pour les familles monoparentales avec deux enfants est de 2 599 euros dans un logement social, et 2 830 euros dans le privé. Les budgets de référence des retraités en couple sont de 2 187 euros et 2 437 euros dans le privé ; ceux des couples d'actifs sans enfant sont de 1 985 euros et 2 133 euros dans le privé.
Ces budgets ont permis de déterminer la part des ménages qui sont en situation financière tendue. Ainsi, selon l'étude, parmi les familles monoparentales, 55% sont pauvres et 40% disposent de moyens insuffisants pour vivre décemment ; 14% des retraités seuls sont pauvres, 45% vivent avec des restrictions ; 12% des couples avec deux enfants vivent sous le seuil de pauvreté, et 24% doivent s'imposer des restrictions. La catégorie la moins en difficulté est celle des couples d'actifs sans enfant, dont 5% vivent sous le seuil de pauvreté et 7% seraient amenés à renoncer à certains biens et services jugés nécessaires pour vivre décemment.
Une personne seule a besoin de 1 424 euros mensuels pour vivre décemment
Selon une étude de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, très peu de familles monoparentales disposent d'un "revenu minimum décent", alors que les couples sans enfant sont les mieux lotis.
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