Le 4eme forum des RUP à Bruxelles, l’occasion d’une refondation des relations pour Didier Robert

Le 4eme forum des Régions Ultrapériphériques de l’Europe s’est tenu à Bruxelles ce jeudi. Didier Robert, président de la Région Réunion  s’est exprimé sur la citoyenneté européenne, la compétitivité des économies des RUP et la politique commerciale européenne
Les travaux de la session des RUP s'ouvrent aujourd'hui présidée par le Président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker.
Didier Robert remettra un mémorandum au nom de l'ensemble des présidents des RUP.

Ce jeudi la commissaire pour la politique régionale Corina Cretu a ouvert le 4ème Forum des Régions Ultrapériphériques.



Voici le communiqué publié à l'issue des travaux du 4eme forum ce jeudi:

Après un message de solidarité en direction du Président Rodolphe Alexandre et de la population de la Guyane, le Président Didier Robert a affirmé « Notre rendez-vous aujourd’hui, à l’occasion de ce 4ème Forum des RUP, doit être celui d’une véritable refondation des relations entre nos régions et la Commission, pas simplement par la forme du discours mais par la force des engagements qui seront ensuite respectés.
Ce Forum revêt en effet un caractère tout particulier, dans un contexte de défiance vis-à-vis de l’Union et une tentation de repli sur soi exprimée par certains. Une rencontre rappelons-le dans un calendrier opportun, en amont de la prochaine « communication de la Commission ».
La « communication
» qui confirmera les nouvelles règles et les nouvelles grandes orientations pour accompagner le développement de nos territoires. Par ailleurs, la décision de la Cour de justice de l’Union Européenne, avec son arrêt de 2015, ouvre des perspectives positives pour La Réunion, pour l’ensemble des RUP.
Une évolution de la jurisprudence qui s’impose désormais à tous. L’application de l’article « 349 » de plein droit pour l’ensemble des RUP.
« Aujourd’hui, je vous demande instamment de nous écouter. Mieux, je vous demande de nous entendre. Je vous demande solennellement de considérer ce Mémorandum comme le véritable texte de référence pour la prochaine Communication de la commission. Je le redis avec force : nous sommes à un tournant de nos relations et je veux croire avec tous les Réunionnais, qu’une autre voie est possible ; celle du développement et de la cohésion, celle de la reconnaissance de nos réalités et de nos spécificités comme fondement d’une Europe continentale et ultra-marine plurielle. La diversité ne s’oppose pas à l’idéal européen, elle doit, au contraire le magnifier. Je vous demande de ne pas avoir peur des RUP mais bien de nous considérer comme une parcelle de cette souveraineté européenne à laquelle nous sommes, comme vous, profondément attachés ».

Parmi les grands sujets défendus par le Président Didier Robert :
- La question de la citoyenneté européenne, « Etre citoyen de l'Union européenne signifie pour chacun d’entre nous de pouvoir se déplacer et de pouvoir s'installer librement dans tous les territoires de l’Union. Mais commentéprouver un sentiment d'appartenance commune, si la réalité vécue par nos concitoyens est d’abord en réalité celle d’une "discontinuité territoriale". Je fais référence ici par exemple au coût du billet d’avion pour lequel un dispositif de prise en charge partielle doit être, en toute logique, mis en place entre nos territoires et le continent. »

-Le deuxième enjeu majeur défendu par Didier Robert est évidemment celui de la compétitivité de leurs économies. « …le rôle des acteurs publics doit consister à accompagner ses entreprises et ses porteurs de projets. Nous devons être des facilitateurs et non participer à multiplier et à complexifier les règles au point de les rendre inapplicables et contre-productives. Sur ce sujet, des évolutions sont obligatoires. Je pense en particulier aux règles de la concurrence. …Nous devons tenir compte des réalités, aller jusqu’au bout de la logique et faire reconnaitre que les aides publiques, dans leur grande majorité, ne relèvent pas des aides d’État au sens des règles de l’UE. Nous devons également mettre un terme au système du double guichet au niveau des aides fiscales. » a précisé le Président

-Un troisième chantier a été cité par le Président : celui de la politique commerciale européenne. " …comment se sentir citoyens européens lorsque les négociations commerciales conduites par l’Union avec les pays-tiers font chaque fois peser de lourdes menaces sur nos productions locales et sur les emplois dans nos régions ? Je plaide ici pour un effort d’harmonisation indispensable afin que les produits qui entrent sur le marché européen respectent les normes que nous nous imposons à nous-mêmes ."

En conclusion, le Président a plaidé pour que « L’Europe doit davantage être tournée vers ses citoyens pour les protéger et veiller aux intérêts de toutes ses régions, en particulier les régions les plus fragiles, les plus éloignées et non pas seulement promouvoir son centre et ses métropoles, aussi importantes soient-elles »