Alcool, tabac, cocaïne, face à l’augmentation des consommations, un appel à projet est lancé pour lutter contre les conduites addictives à La Réunion

Les drogues de synthèse sont néfastes même en petite quantité dans une simple cigarette
Un million d’euros est consacré à la lutte contre les addictions à La Réunion. Les associations, les centres de santé et les collectivités peuvent désormais répondre à un appel à projet pour des actions à destination des jeunes notamment.

Etat, Région et Département se mobilisent pour lutter contre les addictions. Avec la CGSS et l’ARS, ils lancent un appel à projet pour les acteurs qui œuvrent dans la prévention et dans l’accompagnement des malades.

Associations, centres de santé et collectivités peuvent candidater à partir de ce lundi 3 février et jusqu’au 31 mars. Un million d’euros sera consacrés aux meilleurs projets, qui s’inscriront dans ces 4 objectifs : protéger les jeunes ; aider les consommateurs ; promouvoir les interdits en matière de publicité sur l’alcool et le tabac ; accompagner les communes.

 

Lutter contre trois addictions en priorité

La société réunionnaise n’est pas épargnée par les conduites addictives. Tabac, alcool, substances psychoactives, jeux, écrans, les addictions sont multiples. L’alcool est celle qui concerne le plus grand nombre, le tabac est la plus meurtrière et la cocaïne est en pleine expansion.

L’alcool et le tabac comptabilisent 400 et 600 décès par an à La Réunion. Le tabac reste la première cause de mortalité évitable, rappelle le Dr David Mété, chef du service d’addictologie du CHU de La Réunion.

Ce qui fait le plus de victimes dans notre département, ce sont les addictions légales qui sont vendues. Le tabac et l’alcool restent ce qui va justifier la majeure partie de notre activité.

Dr David Mété, chef du service addictologie du CHU de La Réunion

 

La cocaïne, et le crack, partout dans l’île

Au CHU de La Réunion, les consultations de consommateurs de cocaïne sont désormais quotidiennes. Leur nombre double chaque année, selon le Dr David Mété. La substance est présente sur toute l’île et son mode de consommation inquiète.

La cocaïne, elle est sniffée mais elle est aussi beaucoup fumée. Et la cocaïne fumée, c’est de la cocaïne qui est basée et ça s’appelle du crack. Donc maintenant, dans tous les quartiers y compris dans les quartiers urbains, même dans les zones hautes de l’île, il y a de la consommation de cocaïne et surtout de crack.

Dr David Mété, chef du service addictologie du CHU de La Réunion

  

Endiguer un phénomène mondial

Aux Etats-Unis dans les années 80, aux Antilles ou encore en région parisienne 15 à 20 ans plus tard, partout la consommation de crack a fait des ravages. Les autorités veulent endiguer au plus vite ce phénomène à La Réunion. Un million d’euros est donc consacré à des actions de prévention contre les conduites addictives.

En juillet dernier d'abord, une campagne de sensibilisation a été lancée par le Département, intitulée " Bril pa out santé ", puis en décembre une autre ciblant plus particulièrement la cocaïne.