Le verdict est tombé en fin de journée. Depuis jeudi Jean-Charles Artaban comparaît devant les assises de La Réunion pour le meurtre, le 18 juin 2013 de Mathéo, 4 ans. Un crime atroce qui a ému toute l'île. Retour sur les débats heure par heure sur Réunion 1ère Internet.
•
18h20 : Géraldine Blandin
Jean-Charles Artaban est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.
16h40 : Aurélie Constant
La plaidoirie de la défense s'achève sur ces mots de l'avocat : "vous ne rentrerez pas dans l'histoire en ôtant l'humanité qu'il lui reste en le condamnant à la perpétuité". Artaban dit alors quelques mots à son tour : "je suis désolé de ce que j'ai fait, je regrette et demande pardon". Les délibérations commencent alors.
16h35 : Aurélie Constant
Me Selly : "la société a échoué à lui donner une vie normale". L’avocat de la défense dit ne pas remettre en cause la gravité des faits que les jurés doivent juger, et ajoute, "mais pour pouvoir les juger, il faut tenir compte de la vie qu’il a eu". A son tour, il évoque l’accident de moto de son client en 1996 et les 13 jours de coma. "C’est à partir de là qu’il a commencé à avoir affaire avec les tribunaux."
L’avocat estime que "ce matin, il a fait preuve d’humanité car c’est la seule fois qu’il a demandé pardon, qu’il a exprimé des regrets. Il s’est même excusé de ne pas pouvoir donner plus d’explications », relève Me selly. Et de reconnaître : "je sais que c’est frustrant car on aurait tous voulu savoir pourquoi il est passé à l’acte ce soir-là". "Ce n’est pas une amnésie de circonstance comme peuvent le dire certains", ajoute-t-il.
16h25 : Aurélie Constant
Me Selly toujours : "Je ne considère pas que Mr Artaban est déshumanisé. C’est un être humain que vous avez à juger, ce n’est pas un monstre". "Qui sommes-nous pour dire que Jean-Charles Artaban n’a que des mauvais côtés ?"
Pendant la plaidoirie de son avocat, l’accusé reste recroquevillé dans son box, la tête entre ses mains et ne la lève que très rarement. Il écoute, mais aucune réaction n’est visible.
16h15 : Aurélie Constant
Me Selly : "les faits sont incontestables en ce qui concerne la culpabilité" d’Artaban. Aux jurés, il dit, "j’ai eu une crainte tout au long de ces deux jours de débat, que vous soyez ici avec déjà une intime conviction, avec tout ce que vous avez entendu en dehors du tribunal". "Désormais, vous devez vous faire une nouvelle opinion, en fonction de ce que vous avez entendu lors de ces débats et laisser de côté tout ce qui a été dit en dehors de cette salle d’audience."
16h00 : Eric Lainé
"On a dit de nous que nous étions les avocats du diable, que l'on défendait l'indéfendable. Je ne suis pas l'avocat du diable, je suis l'avocat de Jean-Charles Artaban", prévient Me Selly, second à plaider en défense.
15h40 : Eric Lainé
Me Jean-Christophe Molière est le premier à plaider pour la défense de l'accusé. "La vindicte populaire n'a pas sa place dans ce procès", prévient-il. "Ce dossier est la faillite de notre société", poursuit-il. L'avocat entend démontrer que "le discernement de Jean-Charles Artaban était altéré au moment des faits".
Il rappelle qu'il a un casier judiciaire après son accident de 1996 et ses 13 jours de coma. Mais aussi qu'il été interné en 2011. "Son alcoolisation couplée à ses troubles de la personnalité et à ses hallucinations sont à prendre en compte", poursuit- il.
15h00 : Eric Lainé
L’avocat général requiert la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans, à l’encontre de Jean-Charles Artaban.
14h30 : Eric Lainé
Le réquisitoire de l'avocat général : "J'ai l'impression que cet épisode horrible est une affaire classée pour lui", poursuit-il. Au sujet de la lettre du 2 juillet 2013, il commente : "on sollicite l'argent de la mère dont on vient de massacrer l'enfant... Que peut-on attendre de lui?" Eric Tuffery répond : "les souvenirs sont entiers dans son esprit mais il ne vous en dira pas plus."
14h00 : Aurélie Constant
L’audience reprend. Eric Tuffery, l’avocat général, prend la parole et débute son réquisitoire en rappelant l’âge exact du petit garçon au moment des faits : 3 ans, 8 mois et 27 jours. Puis, il évoque le 2 juillet 2013. Deux semaines après le drame, Artaban écrit à la mère de Mathéo « pardon, je t’aime toujours », « toi et moi pour toujours, I love you », tout en lui demandant un mandat cash. « C’est notre petit secret », écrit-t-il dans la lettre. « Rien ne justifiait qu’il s’en prenne de cette façon à cet enfant », ajoute l’avocat général.
12h10 : Eric Lainé
"Vous avez enlevé à ce petit garçon toute humanité. Les faits de violence sont horribles, mais ce n'était pas suffisant, vous vous êtes ensuite acharné sur son corps pour qu'il ne soit plus rien, plus un être humain. On ne peut pas imaginer qu'un être humain se comporte de la sorte."
L'avocate de la partie civile conclut en s'adressant aux jurés : "je vous demande de vous souvenir de Matheo."
11h56 : Eric Lainé
Me Selly interroge une dernière fois Jean Claude Artaban sous prétexte de percer sa carapace.
"Je regrette ce que ma la fait. C'est grave. Je demande pardon au papa et à la maman de Mathéo". La famille de l'enfant fond en larmes. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ce jour-là dans ma tête.je ne comprends que c'est moi qui à fait une chose pareille."
11h38 : Nadia Tayama
Jean-Charles Artaban demande pardon : "Lé grave. Mi regrette ce que m'a la fé. Mi demande pardon à la maman et au papa de Matheo pour avoir enlevé la vie à zot zenfant".
11h26 : Eric Lainé
Laura, ex compagne d'un frère de l'accusé, affirme qu'il n'est "pas fou". "Il avait dit que s'il faisait quelque chose de grave un jour, il se ferait passer pour fou et qu'il imiterait les gens malades"
Il raconte avoir vu Jean Claude Artaban : "éventrer les cochons et boire leur sang". Un autre épisode fait frémir le public. "Un jour, son chien a fait une bêtise avec les poules alors il l'a décapité". "Je pense que s'il a fait une bêtise avec l'enfant, il ne pouvait plus revenir en arrière."
10h51 : Eric Lainé
Le président et ses assesseurs viennent de refuser la demande de contre expertise psychiatrique formulée par la defense au début du procès. L'audience est maintenant suspendue quelques minutes...
10h30 : Eric Lainé
Artaban niait avoir tué l'enfant quand il a rencontré le psychiatre. Il reconnaissait par contre avoir découpé le corps sans vie du petit garçon. "J'avais peur de ce que j'avais fait. Je le regrette car ce n'est pas un truc à faire" avait il dit à l'expert. Et d'ajouter :"ma mère va avoir 63 ans, elle va mourir et je ne la reverrai pas".
"Pour faire simple,il n'est pas fou?" Interroge Me Morel. Le psychiatre confirme. Il n'exclut pas "une stratégie de défense".
Me Selly, pour la défense, cherche à savoir si le discernement de l'accusé ne pouvait pas être altéré ou aboli. L'expert réfute la présence d'un trouble psychotique ou d'un épisode de type neuro-psychiatrique.
10h15 : Eric Lainé
L'expertise psychologique fait part d'un homme "narcissique et immature, habité par une froideur affective." "Il parle d'hallucinations mais il ne les décrit pas."
9h15 : Eric Lainé
Silence de cathédrale dans la salle d'audience. Les jurés regardent l'album photos qui retracent la scène de crime découverte par les gendarmes.
9h12 : Eric Lainé
Face aux gendarmes, le cousin de Jean-Charles avait décrit l'accusé comme quelqu'un de "violent". "Il n'a pas une bonne mentalité. Quand il prend des cachets, il fait n'importe quoi".
9h08 : Eric Lainé
Le voisin et cousin immédiat de Jean Charles Artaban n'a pas pu témoigner. Il est hospitalisé en psychiatrie à saint Paul. La lecture de sa déposition indique que Jasmine est venu chercher de l'aide la nuit des faits. Mais il est déjà trop tard pour Matheo. "Elle est criait au secours. Elle a frappé à la porte et dit que l'enfant était mort, qu'il était dans le parc à chien. J'ai téléphoné aux pompiers et aux gendarmes. Il était 5 heures 20".
9h00 : Eric Lainé
L'audience vient de débuter avec le récit décousu d'un témoin qui logeait à côté des lieux du drame. Présent cette nuit là, il en garde peu de souvenirs. Il se souvient des cris de femme et d'enfant. Puis de ceux d'une femme seulement. Il a vu Jean Charles avec un sabre en main. Il décrit l'accusé violent. Par le passé Artaban l'a aussi menacé avec son sabre. Il le confirme avec une désinvolture qui fait dire à Me Morel, avocat de la partie civile, "c'est donc normal..."
7h30 le 29 Avril 2016 : Eric Lainé
La seconde journée d'audience débutera vers 8h30. La matinée sera consacrée aux experts psychiatres et psychologues qui tenteront de décripter la personnalité de Jean-Charles Artaban et d'expliquer son passage à l'acte.
17h45 : Eric Lainé
La première journée s’est achevée sur le témoignage de Jean-François Artaban, le frère de l’accusé. Demain, d’autres témoins devraient être entendus. Viendront ensuite les plaidoiries des avocats de la partie civile et de la défense, ainsi que le réquisitoire de l’avocat général.
17h30 : Eric Lainé
Jean-François Artaban confirme qu'il a réussi à arracher l'enfant des mains de son frère. "Cinq secondes", précise t il. "Dans mes bras, il m'a regardé. Il était content d'être contre moi ». Jean-Charles le reprend, "pourquoi ne pas l'avoir repris encore?". "L'enfant le pas a ou" justifie-t-il.
Plus loin, il admet avoir eu "peur" de Jean-Charles. Au moment où il s'éloigne pour sortir, il voit son frère s'emparer d'un couteau à manche noir. Il admet avoir été paralysé par la peur. Il pense alors que son frère va tuer l'enfant mais il redoute aussi que le couteau soit pour lui.
17h00 : Eric Lainé
Le dernier témoin est à la barre, il s’agit de Jean-François, le frère d’Artaban. Il était présent au moment des faits. Ce soir-là, il part se coucher et est réveillé vers 3 heures par les cris de Jasmine, la maman du petit. Jean François Artaban avait livré des détails du crime devant le juge et les gendarmes. A la barre, il perd la mémoire. Il ne se rappelle plus avoir vu son frère "piquer" Mathéo avec un couteau. Il ne l'aurait pas davantage vu jeter l'enfant au sol ni remarquer qu'il avait une entaille au cou. Il a enfin oublié la terrible scène où son frère a découpé la petite victime. Il se souvient par contre que Jean Charles "battait l'enfant à terre". Jean François finit par avouer qu'il avait peur de lui. Pendant le récit de son frère, l’accusé a toujours la tête baissée dans le box.
16h05 : Eric Lainé
Le président égrène les détails les plus sordides du crime. Impassible, Artaban répète : "je n'étais pas dans mon état normal."
"Vous voulez vous faire passer pour fou mais vous êtes loin d'être fou".
"Vous dites que vous êtes fou mais vous écrivez à Jasmine de la prison pour lui demander un petit mandat, que ça sera votre secret à tous les deux". Une fois encore, Artaban garde le silence.
15h45 : Eric Lainé
Artaban a la mémoire qui flanche. Il a presque tout oublié. Il alterne les "peut- être", "je ne sais plus" et les "j'ai oublié" quand le président lui demande de faire le récit de la soirée du 17 au 18 juin. Le président a beau lui rappeler ses propos et ceux des témoins, il est comme frappé d'amnésie. Ses réponses à la fois brèves, mécaniques et détachées paraissent peu convaincantes.
15h : Géraldine Blandin
Un voisin est appelé à témoigner. Il explique avoir entendu plusieurs fois des disputes chez un autre homme, qui serait lui aussi l'amant de la mère de Mathéo.
14h45 : Géraldine Blandin
Le père de Mathéo est à son tour appelé à la barre peu après 14h30. Il déclare que Jasmine, la maman du petit garçon, est une menteuse, c’est pour cela qu’il l’a quitté. Elle le trompait, ajoute-t-il. L’homme confirme que Mathéo avait peur d’Artaban. A l’écoute de ce témoignage, Artaban, revenu dans la salle d’audience, lève la tête pour l’une des premières fois depuis le début du procès.
14h30 : Géraldine Blandin
L’audience a repris depuis 30 minutes. Cet après-midi, le frère de l’accusé, Jean-François Artaban, présent sur les lieux cette nuit là, doit notamment être entendu. Pour l’heure, la maman de Mathéo est de nouveau à la barre. Elle est interrogée par l’avocat de la défense cette fois. Elle explique avoir connu Artaban en 2006, Mathéo est né en 2009. La femme se dit manipulée par l’homme, c’est pour cette raison qu’elle n’est pas partie. Un interrogatoire durant lequel l’accusé a demandé à sortir de la salle.
12h30 : Géraldine Blandin
L’audience est suspendue. Une interruption qui intervient après le passage des officiers de police judiciaire ayant auditionné l’accusé juste après les faits, ainsi que les médecins légistes, qui ont autopsié le corps du petit garçon.
11h30 : Géraldine Blandin
L’officier de la section de recherches de la gendarmerie, en visioconférence, revient sur la matinée du 18 juin 2013, où les faits se sont produits. Il parle d’une scène effroyable quand il est arrivé sur les lieux, indescriptible, avec cet enfant posé dans un clapier. Sur les armes blanches d’Artaban, deux couteaux et une machette, des traces ocre et des cheveux.
11h10 : Aurélie Constant
A la barre, la mère de Mathéo tremble, elle est confuse et tient à la main une peluche. Elle explique que ce soir là, il y a eu une dispute autour de la paternité. Jean-Charles Artaban l’a forcé à boire, puis a vidé du rhum sur elle et lui a uriné dessus. Elle explique s’être battue avec lui, avant qu’il ne prenne l’enfant et le violente. Elle part alors chercher de l’aide. Elle dit au juge avoir entendu Mathéo crier « maman, maman, maman » pendant que Jean-Charles Artaban découpait le corps.
Un récit glacial durant lequel l’accusé est recroquevillé, la tête dans ses mains. Il écoute mais ne réagit pas.
11h00 : Nadia Tayama
La maman est interrogée : "il était violent avec moi Il m'a viole et cassé une dent. Il m'empêchait de sortir. Mathéo le craignait. Il n'était pas gentil avec mon fils. Mi comprend pas pourquoi il a fait ça".
10h30: Géraldine Blandin
A la barre depuis 10 heures, la mère du petit garçon parle de la violence de Jean-Charles Artaban au quotidien et évoque le fait que Mathéo avait peur de lui. Elle dit aussi avoir tout entendu quand son ex-compagnon "a fait du mal à son bébé", avant d'évoquer son problème d'alcoolisme.
10h00 : Eric Lainé
Après avoir rejeté la demande de contre-expertise psychiatrique de la défense, le président prend la parole.
En préambule, il demande à Jean-Charles Artaban, s’il reconnaît avoir tué Matheo, puis il lui demande s'il a fait tomber l'enfant au sol : "je crois que c'est mo,i mais je ne me rappelle plus trop". Et c'est vous qui l'avez découpé ? "Je ne me souviens plus"
9h00 : Aurélie Constant
L'audience démarre devant un public nombreux. La salle est pleine et même trop petite pour accueillir tout le monde. Thérèse Baillif, du Collectif pour lélimination des violences intrafamiliales (CEVIF) est présente. Dans le box des accusés, Jean-Charles Artaban, vêtu d'une chemise et rasé, se tient face au juge, tête baissée.
8h00 : Eric Lainé
L’audience n’a pas encore commencé. Le père et la marraine de Mathéo se sont installés au premier rang.
Les avocats viennent d’entrer.
Jean-Charles Artaban est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.
16h40 : Aurélie Constant
La plaidoirie de la défense s'achève sur ces mots de l'avocat : "vous ne rentrerez pas dans l'histoire en ôtant l'humanité qu'il lui reste en le condamnant à la perpétuité". Artaban dit alors quelques mots à son tour : "je suis désolé de ce que j'ai fait, je regrette et demande pardon". Les délibérations commencent alors.
16h35 : Aurélie Constant
Me Selly : "la société a échoué à lui donner une vie normale". L’avocat de la défense dit ne pas remettre en cause la gravité des faits que les jurés doivent juger, et ajoute, "mais pour pouvoir les juger, il faut tenir compte de la vie qu’il a eu". A son tour, il évoque l’accident de moto de son client en 1996 et les 13 jours de coma. "C’est à partir de là qu’il a commencé à avoir affaire avec les tribunaux."
L’avocat estime que "ce matin, il a fait preuve d’humanité car c’est la seule fois qu’il a demandé pardon, qu’il a exprimé des regrets. Il s’est même excusé de ne pas pouvoir donner plus d’explications », relève Me selly. Et de reconnaître : "je sais que c’est frustrant car on aurait tous voulu savoir pourquoi il est passé à l’acte ce soir-là". "Ce n’est pas une amnésie de circonstance comme peuvent le dire certains", ajoute-t-il.
16h25 : Aurélie Constant
Me Selly toujours : "Je ne considère pas que Mr Artaban est déshumanisé. C’est un être humain que vous avez à juger, ce n’est pas un monstre". "Qui sommes-nous pour dire que Jean-Charles Artaban n’a que des mauvais côtés ?"
Pendant la plaidoirie de son avocat, l’accusé reste recroquevillé dans son box, la tête entre ses mains et ne la lève que très rarement. Il écoute, mais aucune réaction n’est visible.
16h15 : Aurélie Constant
Me Selly : "les faits sont incontestables en ce qui concerne la culpabilité" d’Artaban. Aux jurés, il dit, "j’ai eu une crainte tout au long de ces deux jours de débat, que vous soyez ici avec déjà une intime conviction, avec tout ce que vous avez entendu en dehors du tribunal". "Désormais, vous devez vous faire une nouvelle opinion, en fonction de ce que vous avez entendu lors de ces débats et laisser de côté tout ce qui a été dit en dehors de cette salle d’audience."
16h00 : Eric Lainé
"On a dit de nous que nous étions les avocats du diable, que l'on défendait l'indéfendable. Je ne suis pas l'avocat du diable, je suis l'avocat de Jean-Charles Artaban", prévient Me Selly, second à plaider en défense.
15h40 : Eric Lainé
Me Jean-Christophe Molière est le premier à plaider pour la défense de l'accusé. "La vindicte populaire n'a pas sa place dans ce procès", prévient-il. "Ce dossier est la faillite de notre société", poursuit-il. L'avocat entend démontrer que "le discernement de Jean-Charles Artaban était altéré au moment des faits".
Il rappelle qu'il a un casier judiciaire après son accident de 1996 et ses 13 jours de coma. Mais aussi qu'il été interné en 2011. "Son alcoolisation couplée à ses troubles de la personnalité et à ses hallucinations sont à prendre en compte", poursuit- il.
15h00 : Eric Lainé
L’avocat général requiert la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans, à l’encontre de Jean-Charles Artaban.
14h30 : Eric Lainé
Le réquisitoire de l'avocat général : "J'ai l'impression que cet épisode horrible est une affaire classée pour lui", poursuit-il. Au sujet de la lettre du 2 juillet 2013, il commente : "on sollicite l'argent de la mère dont on vient de massacrer l'enfant... Que peut-on attendre de lui?" Eric Tuffery répond : "les souvenirs sont entiers dans son esprit mais il ne vous en dira pas plus."
14h00 : Aurélie Constant
L’audience reprend. Eric Tuffery, l’avocat général, prend la parole et débute son réquisitoire en rappelant l’âge exact du petit garçon au moment des faits : 3 ans, 8 mois et 27 jours. Puis, il évoque le 2 juillet 2013. Deux semaines après le drame, Artaban écrit à la mère de Mathéo « pardon, je t’aime toujours », « toi et moi pour toujours, I love you », tout en lui demandant un mandat cash. « C’est notre petit secret », écrit-t-il dans la lettre. « Rien ne justifiait qu’il s’en prenne de cette façon à cet enfant », ajoute l’avocat général.
12h10 : Eric Lainé
"Vous avez enlevé à ce petit garçon toute humanité. Les faits de violence sont horribles, mais ce n'était pas suffisant, vous vous êtes ensuite acharné sur son corps pour qu'il ne soit plus rien, plus un être humain. On ne peut pas imaginer qu'un être humain se comporte de la sorte."
L'avocate de la partie civile conclut en s'adressant aux jurés : "je vous demande de vous souvenir de Matheo."
11h56 : Eric Lainé
Me Selly interroge une dernière fois Jean Claude Artaban sous prétexte de percer sa carapace.
"Je regrette ce que ma la fait. C'est grave. Je demande pardon au papa et à la maman de Mathéo". La famille de l'enfant fond en larmes. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ce jour-là dans ma tête.je ne comprends que c'est moi qui à fait une chose pareille."
11h38 : Nadia Tayama
Jean-Charles Artaban demande pardon : "Lé grave. Mi regrette ce que m'a la fé. Mi demande pardon à la maman et au papa de Matheo pour avoir enlevé la vie à zot zenfant".
11h26 : Eric Lainé
Laura, ex compagne d'un frère de l'accusé, affirme qu'il n'est "pas fou". "Il avait dit que s'il faisait quelque chose de grave un jour, il se ferait passer pour fou et qu'il imiterait les gens malades"
Il raconte avoir vu Jean Claude Artaban : "éventrer les cochons et boire leur sang". Un autre épisode fait frémir le public. "Un jour, son chien a fait une bêtise avec les poules alors il l'a décapité". "Je pense que s'il a fait une bêtise avec l'enfant, il ne pouvait plus revenir en arrière."
10h51 : Eric Lainé
Le président et ses assesseurs viennent de refuser la demande de contre expertise psychiatrique formulée par la defense au début du procès. L'audience est maintenant suspendue quelques minutes...
10h30 : Eric Lainé
Artaban niait avoir tué l'enfant quand il a rencontré le psychiatre. Il reconnaissait par contre avoir découpé le corps sans vie du petit garçon. "J'avais peur de ce que j'avais fait. Je le regrette car ce n'est pas un truc à faire" avait il dit à l'expert. Et d'ajouter :"ma mère va avoir 63 ans, elle va mourir et je ne la reverrai pas".
"Pour faire simple,il n'est pas fou?" Interroge Me Morel. Le psychiatre confirme. Il n'exclut pas "une stratégie de défense".
Me Selly, pour la défense, cherche à savoir si le discernement de l'accusé ne pouvait pas être altéré ou aboli. L'expert réfute la présence d'un trouble psychotique ou d'un épisode de type neuro-psychiatrique.
10h15 : Eric Lainé
L'expertise psychologique fait part d'un homme "narcissique et immature, habité par une froideur affective." "Il parle d'hallucinations mais il ne les décrit pas."
9h15 : Eric Lainé
Silence de cathédrale dans la salle d'audience. Les jurés regardent l'album photos qui retracent la scène de crime découverte par les gendarmes.
9h12 : Eric Lainé
Face aux gendarmes, le cousin de Jean-Charles avait décrit l'accusé comme quelqu'un de "violent". "Il n'a pas une bonne mentalité. Quand il prend des cachets, il fait n'importe quoi".
9h08 : Eric Lainé
Le voisin et cousin immédiat de Jean Charles Artaban n'a pas pu témoigner. Il est hospitalisé en psychiatrie à saint Paul. La lecture de sa déposition indique que Jasmine est venu chercher de l'aide la nuit des faits. Mais il est déjà trop tard pour Matheo. "Elle est criait au secours. Elle a frappé à la porte et dit que l'enfant était mort, qu'il était dans le parc à chien. J'ai téléphoné aux pompiers et aux gendarmes. Il était 5 heures 20".
9h00 : Eric Lainé
L'audience vient de débuter avec le récit décousu d'un témoin qui logeait à côté des lieux du drame. Présent cette nuit là, il en garde peu de souvenirs. Il se souvient des cris de femme et d'enfant. Puis de ceux d'une femme seulement. Il a vu Jean Charles avec un sabre en main. Il décrit l'accusé violent. Par le passé Artaban l'a aussi menacé avec son sabre. Il le confirme avec une désinvolture qui fait dire à Me Morel, avocat de la partie civile, "c'est donc normal..."
7h30 le 29 Avril 2016 : Eric Lainé
La seconde journée d'audience débutera vers 8h30. La matinée sera consacrée aux experts psychiatres et psychologues qui tenteront de décripter la personnalité de Jean-Charles Artaban et d'expliquer son passage à l'acte.
17h45 : Eric Lainé
La première journée s’est achevée sur le témoignage de Jean-François Artaban, le frère de l’accusé. Demain, d’autres témoins devraient être entendus. Viendront ensuite les plaidoiries des avocats de la partie civile et de la défense, ainsi que le réquisitoire de l’avocat général.
17h30 : Eric Lainé
Jean-François Artaban confirme qu'il a réussi à arracher l'enfant des mains de son frère. "Cinq secondes", précise t il. "Dans mes bras, il m'a regardé. Il était content d'être contre moi ». Jean-Charles le reprend, "pourquoi ne pas l'avoir repris encore?". "L'enfant le pas a ou" justifie-t-il.
Plus loin, il admet avoir eu "peur" de Jean-Charles. Au moment où il s'éloigne pour sortir, il voit son frère s'emparer d'un couteau à manche noir. Il admet avoir été paralysé par la peur. Il pense alors que son frère va tuer l'enfant mais il redoute aussi que le couteau soit pour lui.
17h00 : Eric Lainé
Le dernier témoin est à la barre, il s’agit de Jean-François, le frère d’Artaban. Il était présent au moment des faits. Ce soir-là, il part se coucher et est réveillé vers 3 heures par les cris de Jasmine, la maman du petit. Jean François Artaban avait livré des détails du crime devant le juge et les gendarmes. A la barre, il perd la mémoire. Il ne se rappelle plus avoir vu son frère "piquer" Mathéo avec un couteau. Il ne l'aurait pas davantage vu jeter l'enfant au sol ni remarquer qu'il avait une entaille au cou. Il a enfin oublié la terrible scène où son frère a découpé la petite victime. Il se souvient par contre que Jean Charles "battait l'enfant à terre". Jean François finit par avouer qu'il avait peur de lui. Pendant le récit de son frère, l’accusé a toujours la tête baissée dans le box.
16h05 : Eric Lainé
Le président égrène les détails les plus sordides du crime. Impassible, Artaban répète : "je n'étais pas dans mon état normal."
"Vous voulez vous faire passer pour fou mais vous êtes loin d'être fou".
"Vous dites que vous êtes fou mais vous écrivez à Jasmine de la prison pour lui demander un petit mandat, que ça sera votre secret à tous les deux". Une fois encore, Artaban garde le silence.
15h45 : Eric Lainé
Artaban a la mémoire qui flanche. Il a presque tout oublié. Il alterne les "peut- être", "je ne sais plus" et les "j'ai oublié" quand le président lui demande de faire le récit de la soirée du 17 au 18 juin. Le président a beau lui rappeler ses propos et ceux des témoins, il est comme frappé d'amnésie. Ses réponses à la fois brèves, mécaniques et détachées paraissent peu convaincantes.
15h : Géraldine Blandin
Un voisin est appelé à témoigner. Il explique avoir entendu plusieurs fois des disputes chez un autre homme, qui serait lui aussi l'amant de la mère de Mathéo.
14h45 : Géraldine Blandin
Le père de Mathéo est à son tour appelé à la barre peu après 14h30. Il déclare que Jasmine, la maman du petit garçon, est une menteuse, c’est pour cela qu’il l’a quitté. Elle le trompait, ajoute-t-il. L’homme confirme que Mathéo avait peur d’Artaban. A l’écoute de ce témoignage, Artaban, revenu dans la salle d’audience, lève la tête pour l’une des premières fois depuis le début du procès.
14h30 : Géraldine Blandin
L’audience a repris depuis 30 minutes. Cet après-midi, le frère de l’accusé, Jean-François Artaban, présent sur les lieux cette nuit là, doit notamment être entendu. Pour l’heure, la maman de Mathéo est de nouveau à la barre. Elle est interrogée par l’avocat de la défense cette fois. Elle explique avoir connu Artaban en 2006, Mathéo est né en 2009. La femme se dit manipulée par l’homme, c’est pour cette raison qu’elle n’est pas partie. Un interrogatoire durant lequel l’accusé a demandé à sortir de la salle.
12h30 : Géraldine Blandin
L’audience est suspendue. Une interruption qui intervient après le passage des officiers de police judiciaire ayant auditionné l’accusé juste après les faits, ainsi que les médecins légistes, qui ont autopsié le corps du petit garçon.
11h30 : Géraldine Blandin
L’officier de la section de recherches de la gendarmerie, en visioconférence, revient sur la matinée du 18 juin 2013, où les faits se sont produits. Il parle d’une scène effroyable quand il est arrivé sur les lieux, indescriptible, avec cet enfant posé dans un clapier. Sur les armes blanches d’Artaban, deux couteaux et une machette, des traces ocre et des cheveux.
11h10 : Aurélie Constant
A la barre, la mère de Mathéo tremble, elle est confuse et tient à la main une peluche. Elle explique que ce soir là, il y a eu une dispute autour de la paternité. Jean-Charles Artaban l’a forcé à boire, puis a vidé du rhum sur elle et lui a uriné dessus. Elle explique s’être battue avec lui, avant qu’il ne prenne l’enfant et le violente. Elle part alors chercher de l’aide. Elle dit au juge avoir entendu Mathéo crier « maman, maman, maman » pendant que Jean-Charles Artaban découpait le corps.
Un récit glacial durant lequel l’accusé est recroquevillé, la tête dans ses mains. Il écoute mais ne réagit pas.
11h00 : Nadia Tayama
La maman est interrogée : "il était violent avec moi Il m'a viole et cassé une dent. Il m'empêchait de sortir. Mathéo le craignait. Il n'était pas gentil avec mon fils. Mi comprend pas pourquoi il a fait ça".
10h30: Géraldine Blandin
A la barre depuis 10 heures, la mère du petit garçon parle de la violence de Jean-Charles Artaban au quotidien et évoque le fait que Mathéo avait peur de lui. Elle dit aussi avoir tout entendu quand son ex-compagnon "a fait du mal à son bébé", avant d'évoquer son problème d'alcoolisme.
10h00 : Eric Lainé
Après avoir rejeté la demande de contre-expertise psychiatrique de la défense, le président prend la parole.
En préambule, il demande à Jean-Charles Artaban, s’il reconnaît avoir tué Matheo, puis il lui demande s'il a fait tomber l'enfant au sol : "je crois que c'est mo,i mais je ne me rappelle plus trop". Et c'est vous qui l'avez découpé ? "Je ne me souviens plus"
9h00 : Aurélie Constant
L'audience démarre devant un public nombreux. La salle est pleine et même trop petite pour accueillir tout le monde. Thérèse Baillif, du Collectif pour lélimination des violences intrafamiliales (CEVIF) est présente. Dans le box des accusés, Jean-Charles Artaban, vêtu d'une chemise et rasé, se tient face au juge, tête baissée.
8h00 : Eric Lainé
L’audience n’a pas encore commencé. Le père et la marraine de Mathéo se sont installés au premier rang.
Les avocats viennent d’entrer.