Assises : les meurtriers condamnés à 15 et 10 ans de réclusion criminelle

Maoulida Bacar Amadi, 26 ans et Aycham Ahmed, 21 ans, étaient jugés depuis mardi pour le meurtre de Johann Stuppa. Le 24 juin 2014, ils l’avaient tué à coups de poings et de pieds sur le front de mer de Saint-Pierre. Le verdict est tombé en milieu de journée.
Les excuses présentées par les deux accusés au début du procès n'ont pas suffi…
Maoulida Bacar Amadi est le premier à prendre la parole, il dit regretter cette funeste soirée. Tous les jours, toutes les heures, il pense à ce père famille et à la petite fille qui grandit sans son père. Une enfant qui venait de naître en Juin 2014.
Aycham Ahmed est plus jeune, moins « coupable », il se dit désolé.
Des regrets circonstanciels ou sincères, difficile de savoir s’ils ont été suggérés par leurs avocats et quel sera le poids de ce mea culpa.
 
La photo met le feu aux poudres
 
Ce fait divers qui date du 24 Juin 2014 au soir est encore dans toutes les mémoires.
Il est un peu plus de 20h30, la victime s’approche des accusés. Il les suspecte de lui avoir volé sa sacoche. Il a croisé leur route un peu plus tôt et les a pris en stop.
Ils ont bu un ou deux verres ensemble avant de se séparer.
La discussion dérape rapidement. Johann Stuppa sort son GSM et prend une photo de Maoulida Bacar Amadi.
Ce geste met le feu aux poudres. Les coups pleuvent.
Stuppa s’écroule sur le sol. Un dernier coup de pied dans la tête.
Quand les secours le prennent en charge, le père de famille, âgé de 33 ans, est dans un état critique. Il décèdera quelques heurs plus tard à l’hôpital.
 
Des rues de Mayotte aux rues de La Réunion
 
Les accusés, interpellés à Saint-Pierre, le soir du drame, ont reconnu les faits sans difficulté.
Originaires de Mayotte, ils ont grandi dans des familles nombreuses au milieu de demis -frères et sœurs, livrés à eux même. Envoyés vers La Réunion chez un vague cousin ou cousine, ils ont poursuivi leur vie ici, comme là-bas. Le 24 Juin 2014, ils avaient bu des bières fortes.
Quand la « bagarre » éclate, Maoulida Bacar Amadi avoue ne plus être dans on état normal. Il frappe, frappe et frappe encore…
Pour lui, la scène est irréelle.
Aycham Ahmed, interrogé sur les faits, reconnait juste un coup de pied quand Stuppa tombe au sol…
 
Le verdict en fin de journée
 
Cette scène d’une violence inouïe s’est déroulée sur le front de mer de Saint-Pierre le 24 Juin 2014. Des centaines de témoins ont assisté à ce passage à tabac mortel. Personne n’est intervenu.
Johann Stuppa est tombé sous les coups des accusés et devant les yeux indifférents des badauds.
Un peu moins de deux ans après cette triste soirée, Maoulida Bacar Amadi et Aycham Ahmed sont fixés sur leur sort. Ils sont condamnés respectivement à 15 et 10 ans de réclusion criminelle. Une sentence plus clémente que celle demandée par l'avocat général, qui avait requis 20 et 15 ans de réclusion criminelle, plus tôt dans la matinée.