Depuis la rentrée scolaire, élèves et enseignants tentent tant bien que mal de faire face aux chaleurs excessives. Cela fait maintenant deux semaines que les cours ont repris à La Réunion et les conditions en classes sont insupportables. Les débrayages se multiplient dans les collèges et lycées de l'île.
Nombreux sont ceux qui réclament des mesures immédiates telle que l'installation de climatiseurs, de brasseurs d'air ou encore l'aménagement des horaires des cours.
Installation de 1 500 brasseurs d'air
Face à cette situation, la présidente de la Région a décidé de lancer un "plan chaleur" contre les températures excessives. Le budget sera prélevé sur l'enveloppe annuelle de 50 millions d'euros consacrés aux réhabilitations.
Pour le moment, sur les 2 700 salles de classe dans les lycées, 2 250 sont équipées soit de climatiseurs, soit de brasseurs d'air. "Il reste près de 450 salles qui restent à être équipées" reconnaît Céline Sitouze, déléguée à l'éducation dans la collectivité.
Pour pouvoir répondre rapidement aux demandes des élèves et personnels, "un stock de 1 500 brasseurs d'air a été débloqué et une enveloppe de 700 000 euros pour faire face à la pose de ces ventilateurs dès la semaine prochaine" ajoute l'élue.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"Raisonnable des vacances d'été plus courtes ?"
Mais, pour beaucoup, le problème de fond reste le calendrier scolaire. Revient donc le débat sur l’allongement de la période de vacances d’été austral et du recul du retour en classe. Par le passé, les vacances scolaires d’été austral étaient plus longues, allant jusqu’à comprendre les mois de janvier et de février.
Une concertation sur un nouveau calendrier scolaire est à nouveau réclamée, notamment de la part de la déléguée à l'éducation à la Région Réunion.
C'est une question d'échanges entre les collectivités, les mairies, le conseil départemental et le rectorat. Il nous faut des propositions qui soient crédibles, qui correspondent à la situation, nous sommes dans l'hémisphère Sud. Est-ce qu'il est raisonnable d'avoir des vacances d’été plus courtes que nos vacances d'hiver ? Est-ce que sur le plan national on accepterait une telle situation ?
Céline Sitouze -déléguée à l’éducation à la Région Réunion
Céline Sitouze plaide pour une rentrée scolaire en février. "Je ne suis pas de ceux qui réclament un calendrier au mois de mars et sur l'année civile [...] Mais nous pouvons intervenir sur les petites vacances de mars et de mai. Et ainsi, jouer sur ces 15 jours, pour faire en sorte que le mois de janvier soit totalement dédié aux vacances et que l'on rentre un peu plus tard, au mois de février".
Écoutez le recteur de La Réunion :
Quid de Parcoursup
Une rentrée décalée, une idée beaucoup plus adaptée aux réalités locales, pour le président de la FCPE Réunion (Fédération des Conseils des Parents d'élèves). "Le principe c'est d'éviter les mois les plus chauds, janvier et février principalement. C'est aussi une question de bon sens, on est dans l'hémisphère Sud. On n'a pas les mêmes conditions."
Certains syndicats d'enseignants émettent des réserves. Le recul de la rentrée pourrait en effet, bouleverser l'organisation actuelle.
Une rentrée trop décalée, ce n'est pas possible. Dans le parcours organisationnel concernant le Bac et les études supérieures, avec Parcoursup c'est impossible. L'organisation actuelle nous permet d'être en accord avec le national et surtout pour les grandes écoles avec les temps d'inscription
Freddy Samy - représentant du SNALC Réunion (Syndicat national des lycées et collèges)
Regardez les interventions du président de la FCPE Réunion et le représentant du SNALC Réunion :
La CGTR EDUC’ACTION demande pour sa part l’ouverture d’une réflexion « la plus large possible » sur l’adaptation de notre école à l’évolution du changement climatique.
Elle devra inclure différents thèmes comme la rénovation du bâti scolaire, la végétalisation des murs et des cours d’école, l’autonomie énergétique, la récupération des eaux de pluie.