Chikungunya : 204 nouveaux cas en une semaine, la circulation du virus s'intensifie

Le moustique ''tigre'' vecteur de la dengue, du zika et du chikungunya
La circulation du chikungunya se poursuit et s'intensifie à La Réunion. Du 27 janvier au 2 février, 204 nouveaux cas ont été signalés. Des cas qui ont augmenté de 25% comparés à la semaine précédente. Plus de détections mais pour l'heure, l'impact sanitaire demeure relativement faible selon les autorités.

Le scénario était redouté et il se concrétise. La période de l'été austral et l'arrivée des dernières pluies favorisent la prolifération des moustiques. Depuis le mois de janvier, le nombre de cas augmente de semaine en semaine. 

Du 27 janvier au 2 février, 204 nouveaux cas ont été signalés, contre 169 cas la semaine dernière.

Les principaux foyers actifs : au Tampon et à l'Etang-Salé

Les communes de l'Étang-Salé et du Tampon comptabilisent le plus grand nombre de cas. Même si, "une légère tendance à la stabilisation au niveau d’Étang-Salé" est constatée par les autorités; au Tampon, le foyer est en forte progression.

La circulation du virus augmente également fortement aux Avirons, Petite Ile, Saint-Denis, Saint-Leu, Saint-Louis, Sainte-Marie et Saint-Joseph.

Répartition cartographiée des cas de chikungunya entre la S33/2024 et la S05/2025

Les 45-59 ans les plus touchés 

Au total, depuis le 23 août 2024, date du retour du virus à La Réunion, 783 cas ont été recensés. La majorité de ces cas ont été signalés au début de l'année 2025.

Santé publique France indique dans son rapport hebdomadaire que les groupes d'âge les plus touchés par le chikungunya sont les 45-59 ans. Ils représentent 27% des cas déclarés. Ils sont suivis par les 60-75 ans (24%), chez qui le taux de déclaration est le plus élevé (145 cas pour 100 000 habitants).

En revanche, malgré l'absence d'immunité naturelle liée à l'épidémie de 2005-2006, les moins de 20 ans ne sont pas particulièrement affectés.

Trois hospitalisations de plus de 24 heures

La circulation du virus s'intensifie mais l'impact sanitaire reste relativement faible. En effet, l'activité dans les hôpitaux demeure très limitée dans les hôpitaux.

Illustration aux urgences où depuis le 23 août 2024, seules trois hospitalisations de plus de 24 heures pour le chikungunya ont été recensées.

Un premier pic épidémique possible en mai 

Un premier pic épidémique pourrait être atteint au mois de mai, selon le Dr Patrick Mavingui, directeur de recherche au CNRS, rattaché à l’Université de La Réunion. Le scénario de l’épidémie 2005-2006 pourrait alors se reproduire. Selon le spécialiste, une stratégie globale de lutte efficace doit être déployée, incluant la vaccination ou encore la lutte anti-vectorielle.

En complément, certains gestes peuvent être observés pour lutter contre la prolifération des moustiques, comme éliminer les eaux stagnantes, se protéger des piqûres ou encore consulter son médecin en cas de symptômes.