Depuis la réapparition du chikungunya, au mois d'août, 43 cas ont été identifiés à La Réunion. C'est une information révélée ce mercredi 11 décembre, dans la matinale de Réunion La 1ère par le Professeur Xavier Deparis.
"En une semaine, on a eu une dizaine de cas supplémentaires. On a trois gros foyers actifs, à l'Hermitage, Etang-Salé et Grand-Bassin. Ce dernier, "on pense pouvoir l'éteindre". Celui des Aigrettes, le foyer originel est éteint, il n'y a pas eu de cas depuis plusieurs semaines" précise le directeur de la Veille et de la Sécurité Sanitaires à l'ARS de La Réunion.
Une épidémie inéluctable ?
Le chikungunya poursuit son extension géographique avec des cas isolés survenus dans les communes de Saint-Pierre, Saint-Louis et le Tampon. Pour le Professeur Xavier Deparis, pas de doute, une nouvelle épidémie se profile.
On est face à une dynamique qui ressemble très fortement à celle d'une épidémie. On va même très certainement vers une épidémie
Professeur Xavier Deparis, directeur de la Veille et de la Sécurité sanitaires à l'Agence régionale de Santé de La Réunion
Renforcer les moyens de lutte anti-vectorielle
Pour autant, pas d'inquiétude du côté de l'Agence Régionale de Santé qui assure que tout a été pensé pour faire face à une éventuelle épidémie de chikungunya.
"Nous avons anticipé depuis le mois de septembre avec une capacité de monter en puissance des équipes de lutte anti-vectorielle de l'ARS et de mobilisation dans toutes les communes. L'ensemble des moyens a été planifié" précise le Professeur Xavier Deparis.
Des moyens anticipés mais l'ARS compte également sur la vigilance de la population. Éliminer les eaux stagnantes et éviter de se faire piquer par le moustique tigre, vecteur du chikungunya. Contrairement à la dernière épidémie en 2006, la désinsectisation de masse à La Réunion ne se fera plus à l'avenir.
"L'usage des insecticides, il est limité exclusivement aux zones où on va identifier des malades. Il peut y avoir un impact sur l'environnement que l'on va maîtriser par des dosages très faibles et des pratiques protectrices. Et parce qu'il peut y avoir des résistances au sein des moustiques, si on utilise trop cet insecticide. On va donc l'utiliser exclusivement autour des malades" explique Manuel Rodiq, responsable du service de lutte anti-vectorielle à l'ARS.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Des moyens planifiés alors que ce dernier reconnaît que depuis la dernière épidémie, « les effectifs du service de lutte anti-vectorielle ont été divisés par deux ». Ce pourquoi l'intersyndicale de l'ARS avait d'ailleurs manifesté jeudi 5 décembre.
Interview du Professeur Xavier Deparis, directeur de la Veille et de la Sécurité Sanitaires à l'ARS de La Réunion :
Le vaccin IXCHIQ bientôt remboursé à La Réunion ?
Après le feu vert de l'Union européenne, le premier vaccin contre le chikungunya est disponible depuis le 20 novembre, dans les pharmacies françaises. Le XCHIQ que l'on retrouve également à La Réunion.
Il y a actuellement, à peu près 150 à 200 vaccins dans l'île. On peut se les procurer en pharmacie mais uniquement sur ordonnance médicale
Professeur Xavier Deparis, directeur de la Veille et de la Sécurité sanitaires à l'Agence régionale de Santé de La Réunion
Il suffit d'une seule dose pour assurer une protection de 3 ans. Une dose qui coûte tout de même cent cinquante euros et qui, pour l'heure n’est pas encore remboursée par l’Assurance Maladie.
L'ARS de La Réunion a initié une procédure en ce sens. Des discussions sont en cours entre la Haute autorité de santé et la sécurité sociale notamment au sujet du public cible.
Le remboursement du vaccin pourrait être réservé dans un premier temps aux habitants de La Réunion. Et il pourrait être élargi aux voyageurs qui viennent dans notre île.