"Je placerai mon fils pour me remplacer à la tête de l'État et du parti", cette phrase est à l'origine de la garde à vue et des poursuites judiciaires engagées contre Abdou Moustoifa, journaliste comorien correspondant pour l'agence Reuters. Jeudi 30 janvier 2025, notre confrère était convoqué à la Brigade des recherches des Comores, pour "diffusion de nouvelles fausses et de dénonciation calomnieuse", écrit Al-watwan.
Après une nuit en cellule, le rédacteur a pu quitter les locaux de la gendarmerie. Il sera convoqué ultérieurement devant la justice de l'archipel.
Ce n'est pas le premier journaliste professionnel à faire l'objet de poursuites judiciaires. En revanche, c'est le premier correspondant à faire l'objet d'une mesure coercitive directement liée au chef de l'État.
L'avenir de l'indépendance des journalistes aux Comores
Les propos visés sont ceux d'Azali Assoumani. Le rédacteur incriminé avait d'ailleurs relayé le communiqué rectificatif du gouvernement soulignant : "Le président Azali Assoumani n’a pas parlé d’une éventuelle succession de son fils Nour El Fath à la tête de l’État dans ledit discours. Il a simplement voulu exprimer son souhait de voir une nouvelle génération de dirigeants émerger, dont son fils fait partie", écrit comoresinfos.net.
Dans le contexte spécifique des Comores et sans préjuger du jugement final, le procès pourrait illustrer, les difficultés que rencontrent les journalistes comoriens pour exercer leur métier librement.