Le préfet de La Réunion assure que "la situation est dégradée, mais stable", ce vendredi 26 février. Il annonce le maintien du couvre-feu à 22h, plus de lits en réanimation, l’arrivée de renforts, le renforcement du contact-tracing, du dépistage et de la vaccination.
Dans un communiqué publié ce vendredi 26 février, le préfet de La Réunion, Jacques Billant, assure que "la situation est dégradée, mais stable".
Le nombre de cas quotidiens reste stable
"L’analyse des indicateurs ne démontre pas d’augmentation de la circulation épidémique sur les derniers jours : le taux d’incidence et le nombre de nouveaux cas quotidiens demeurent stables, explique le préfet. Parallèlement, la situation hospitalière ne se dégrade pas et le nombre de patients Covid en réanimation est stable. Le nombre de patients Covid en médecine est stable". De plus, la préfecture estime également qu’à Mayotte, "l’épidémie pourrait avoir atteint un plateau".
Le couvre-feu maintenu à 22h
Selon Jacques Billant, "de nouvelles mesures de protection ne s’imposent pas en urgence ce week-end". Instaurer depuis mercredi 24 février, le couvre-feu reste donc en vigueur de 22h à 5h. Le préfet avait envisagé de l’abaisser à 20h ce week-end, mais ça ne sera pas le cas. L’objectif est toujours de réduire les contacts sociaux et les déplacements vers les lieux de vie nocturne.
"Le confinement peut encore être évité"
Le préfet fera un nouveau point complet mardi après la réunion hebdomadaire avec les maires de l'île. Jacques Billant estime que "la situation reste délicate et peut rapidement se dégrader". "Plus que jamais chacun doit limiter ses contacts sociaux : le confinement peut encore être évité", assure-t-il.
Des renforts arrivent
Comme l’a annoncé le Premier ministre hier, des nouveaux renforts vont arriver à La Réunion et vont permettre d’augmenter le nombre de lits de réanimation. Selon la préfecture, 22 infirmiers de réanimation arriveront la semaine prochaine. Par ailleurs, les autorités étudient la possibilité de faire des évacuation sanitaire vers la métropole.
Vers 122 lits de réanimation
A ce jour, La Réunion a augmenté sa capacité de réanimation à 117 lits, installés au CHU (Nord et Sud), au CHOR et à la clinique de Sainte-Clotilde. A ce stade, 96 lits sont occupés, dont 57 patients Covid+ (47 au titre des evasan) soit un taux d'occupation des lits de 82 %.
La préfecture annonce que "compte tenu des renforts humains de la réserve nationale, la capacité en réanimation pour La Réunion pourra être portée à 122 lits au plus tard le lundi 8 mars". Les renforts nationaux s’établissent actuellement à La Réunion à cinq médecins généralistes, six médecins anesthésistes réanimateurs, 16 infirmiers de réanimation, 14 infirmiers de soins généraux, et 13 aides-soignants.
Renforcement du contact-tracing
Afin de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19 et des variants, les autorités renforcent aussi les mesures de contact-tracing, avec des moyens humains supplémentaires de l’ARS et de l’Assurance Maladie ainsi qu'une extension des locaux.
Par ailleurs, les mesures et actions ont évolué :
- Pour les personnes testées positives : appel dans les 24 heures suivant la connaissance d’un résultat de test positif, afin d’identifier au plus vite les personnes contacts et de favoriser le suivi des consignes sur l’isolement ou la réalisation des tests.
- Pour les personnes contacts : envoi d’un SMS pour les informer de leur statut, ainsi qu’une indication à s’isoler et à se faire tester immédiatement et à J+7,
- Suivi de l’isolement : en plus de l’appel initial de l’Assurance maladie ou de l’ARS et de la proposition de la visite d’un infirmier à domicile, les personnes concernées sont contactées par SMS conversationnelles à J+4 et J+7.
- Les personnes identifiées porteuses d’un variant sont rappelées afin de leur indiquer leur statut. Les contacts identifiés lors du premier appel, seront appelés à ce moment pour leur indiquer qu’ils sont contacts d’un cas atteint d’un variant mais aussi évaluer l’isolement ainsi que la réalisation des tests de dépistage à la Covid 19.
En moyenne, plus de 100 cas sont appelés par jour, et 50 cas dits variant sont recontactés.
Renforcement des capacités de dépistage
Les autorités vont aussi multiplier les opérations de dépistage sur les communes dont les taux d’incidence sont les plus élevés Le dépistage de la Covid-19 est gratuit et sans ordonnance. Pour en savoir plus sur les lieux de dépistage et la liste des pharmacies et professionnels de santé : rendez-vous sur : www.sante.fr/cf/centres-depistage-covid.html
Des médiateurs antiCovid
Par ailleurs, des médiateurs font leur apparition. Ils vont renforcer les capacités de dépistage et de contact-tracing en se déplaçant dans les entreprises, associations, collectivités locales… Leurs missions seront de collecter les informations et enregistrer les personnes étant considérées comme contact à risque de développer le Covid-19 ; s’assurer que les responsables des structures ont pris les bonnes mesures et dépister par test antigénique pour les personnes présentant des symptômes.
Depuis leur recrutement, les médiateurs ont réalisé deux missions (dans un établissement médico-social et une collectivité de commune).
La vaccination à nouveau élargie
Les autorités annoncent aussi que la campagne de vaccination est élargie à de nouveaux publics à partir du mars.
- Toute personne âgée de 60 à 75 ans ayant au moins une des pathologies à risque de forme grave de Covid-19 suivantes, définies par le Haut Conseil de Santé Publique :
- Pathologies cardio-vasculaires (hypertension artérielle compliquée, antécédent d’AVC, antécédent de coronaropathie, antécédent de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque) ;
- Diabète (de type 1 et 2) ;
- Pathologies respiratoires chroniques (broncho pneumopathie obstructive,insuffisance respiratoire,asthme sévère,fibrose pulmonaire,syndrome d’apnées du sommeil,mucoviscidose)
- Insuffisance rénale chronique dialysée;
- Obésité (IMC > ou = à 30) ;
- Cancer ou hémopathie maligne actif de moins de 3 ans ;
- Cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins ;
- Immunodépression congénitale ou acquise ;
- Syndrome drépanocytaire majeur ou antécédent de splénectomie ;
- Pathologies neurologiques (maladies du motoneurone, myasthénie grave, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, paralysie cérébrale, quadriplégie ou hémiplégie, tumeur maligne primitive cérébrale, maladie cérébelleuse progressive).
- Les professionnels de santé et leurs personnels en contact direct avec les patients
- Les personnels intervenant auprès des personnes vulnérables (établissements médico-sociaux, personnels d’aide à domicile...). Ces 2 catégories de professionnels ne sont plus soumises à des critères d’âge ou de pathologie.
Depuis le début de la campagne de vaccination à La Réunion, 15 144 personnes se sont faites vaccinées, soit une consommation de plus 14 600 doses.
Faciliter la vaccination
Pour faciliter l’accès à la vaccination aux personnes cibles (personnes âgées vivant à domicile, personnes avec une pathologie à haut risque), l’ARS engage des opérations « Aller vers » dans les trois cirques de l’île qui pourront s’étendre ensuite à d’autres communes.
Ces opérations auront lieu le 1er mars à La Nouvelle, à Mafate ; Les 2 et 3 mars à Salazie et la deuxième semaine de mars à Cilaos.
Pour Salazie et Cilaos, la prise de rendez-vous se fera à partir du 4 mars :
- par téléphone : 0262 72 04 04 (du lundi au samedi de 8h à 17h)
- sur internet : www.keldoc.com ou www.lareunion.ars.sante.fr
Cette démarche de centres éphémères doit permettre aux réunionnais de bénéficier de la vaccination lorsqu’ils sont éloignés des centres et qu’ils présentent des difficultés de mobilité.
Actuellement, huit centres de vaccination sont ouverts uniquement sur rendez-vous à Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-André, Saint-Benoît, Saint-Pierre et le Tampon.
La vaccination se fait uniquement sur rendez-vous à partir du lundi 2 mars 2021 :
- par téléphone : 0262 72 04 04 (du lundi au samedi de 8h à 17h)
- sur internet : www.la reunion.ars.sante.fr