Les professionnels qui accompagnent les personnes diabétiques sont réunis ces vendredi 21 et samedi 22 février à la Nordev, à Saint-Denis, pour la 1ère édition du Village du diabète "nout santé, nout zarlor".
L’évènement, organisé par les associations de patients ADJ 974 et ADN 974 avec la collaboration de l’Agence Régionale de santé, a pour but de sensibiliser et d’accompagner les patients, leurs proches et les professionnels de santé.
L’île est particulièrement concernée par cette maladie silencieuse, qui représente un réel enjeu de santé publique.
Information, ateliers et conférences pour mieux connaître le diabète
Institutions, associations et professionnels de santé tiennent des stands d’information et proposent des dépistages gratuits. Des conférences et tables rondes permettent d’évoquer les avancées médicales, la prévention, la prise en charge dès l’enfance ou encore l’impact de la maladie sur le mode de vie et les émotions des malades.
Les visiteurs peuvent aussi participer à des ateliers pratiques pour apprendre à mieux gérer leur diabète, à travers leur alimentation, l’activité physique ou encore la gestion du stress.
" On peut vivre longtemps et en bonne santé avec un diabète bien équilibré, c’est le message que l’on veut faire passer ", insiste Diane Bailleux, diététicienne et directrice des associations ADJ 974 et ADN 974, organisatrices de l’événement.
Des outils connectés pour mieux gérer le quotidien
Le diabète de type 1 concerne près de 300 enfants à La Réunion. C’est le cas d’Azaléa, lycéenne à Saint-Denis. Pour que sa journée se déroule au mieux, la jeune fille de 15 ans s’organise. Avant d’aller en cours, le petit-déjeuner est obligatoire pour ne pas être fatiguée ensuite. Un repas qui s’accompagne d’une injection d’insuline.
Son diabète de type 1 a été diagnostiqué "potentiellement très grave", s’il n’est pas contrôlé, alors qu’elle n’avait que 4 ans. Pour gérer sa maladie, Azaléa a appris à utiliser un lecteur de glycémie relié à un appareil placé sur son ventre. En fonction de son taux de sucre, elle peut gérer ses injections d’insuline, grâce à un autre appareil placé sur sa cuisse.
Des outils précieux, qui lui permettent de vivre sa scolarité et son quotidien au mieux., sans les nombreuses piqûres des débuts.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
La Réunion, 3ème région du monde la plus touchée
A La Réunion, 86 500 personnes sont prises en charge pour un diabète de type 1 ou de type 2. Avec près de 14% de la population concernée, le département est l’un des territoires les plus touchés au monde.
Il y a déjà un facteur héréditaire qui est lié à notre métissage. On a l’histoire d’industrialisation de La Réunion qui est faite sur une période très courte. Et à La Réunion, on a quasiment 40% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté.
Diane Bailleux, diététicienne et directrice de ADJ 974 et ADN 974
Un chiffre "énorme", insiste la Pr Elisabeth Bonnemaison, diabétologue. Elle met en avant le facteur génétique en cause.
Un tiers des malades s’ignorent
Informer le public sur la maladie et sa prise en charge est donc essentiel, d’autant qu’on estimait par le passé qu’un tiers des diabétiques s’ignorent. Entre 2015 et 2022, le nombre de patients diabétiques a augmenté de 3% par an.
Malgré cela, beaucoup de personnes ne sont pas diagnostiquées. Avoir très soif, avoir envie d’uriner très souvent, ressentir de la fatigue, de l’énervement, des étourdissements ou encore des picotements doivent alertés, explique Diane Bailleux, diététicienne et directrice de ADJ 974 et ADN 974.
Ce qui est terrible avec cette maladie, c’est que c’est une maladie qui est silencieuse, insidieuse, c’est-à-dire qu’on peut vivre pendant des années en étant diabétique sans le savoir si on ne va pas régulièrement chez le médecin. Diane Bailleux, diététicienne et directrice de ADJ 974 et ADN 974
Diane Bailleux, diététicienne et directrice de ADJ 974 et ADN 974