Il aura fallu six ministres de l’Education et des mois d’attente pour que le texte sur l’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité soit adopté. Le sujet continue de faire débat mais sera appliqué à la prochaine rentrée.
À La Réunion, cette actualité fait toujours débat auprès des parents.
Écoutez le reportage de Réunion la 1ère :
Étape par étape
L’éducation à la sexualité prendra désormais la forme d’une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle.
Le ministère de l'Education affirme que ce texte est encadré par un programme national. Ses principaux objectifs sont :
- L’égalité entre les femmes et les hommes
- La lutte contre les discriminations
- L’éducation au principe du consentement ;
- La prévention des différentes formes de violences, notamment sexistes et sexuelles.
Assimiler la notion de consentement
L’objectif du programme est de faire comprendre aux plus petits, certains concepts. En maternelle, le consentement sera abordé, sans aucune dimension sexuelle. Les marmailles doivent apprendre à demander l’autorisation pour s’assoir à côté d'un camarade ou avant de l’enlacer par exemple.
Devant cette école de Saint-Denis, les parents sont partagés.
Anna, mère de trois enfants est rassurée :"C'est très important, dès l'entrée à l'école, de sensibiliser les enfants au sujet", déclare-t-elle. La mère de famille estime que les enfants seront davantage au fait de leur droits :"Ils sauront si le copain ou la copine peut les toucher ou non", ajoute-t-elle. Anna apprend à ses enfants à demander la permission avant tout acte.
J'explique qu'il faut demander : est-ce que tu veux bien me tenir la main ?
Anna, mère de famille
Des avis mitigés
Les marmailles seront sensibilisés au respect de l'intimité et de l'égalité entre les filles et les garçons, pour prévenir discriminations et violences sexistes et sexuelles. Certains parents sont sceptiques.
Le texte est peu pertinent pour les élèves de maternelle, estime Mickaël.
C'est un peu tôt je trouve, il n'y a pas vraiment de danger, c'est enfantin, c'est sûr qu'avec l'âge il faut avoir des limites.
Mickaël, père de famille
"C'est compliqué à cet âge-là, pense Nicolas. Pour les garçons, les filles c'est nul, pour les filles aussi. On essaye vraiment de dégenrer tout ça mais c'est parfois difficile", ajoute ce père de deux garçons.
"Il faut des personnes bien ciblées"
"Enfin!, s'écrie Gladys Robert. En revanche, adopter un texte c’est bien, mais l’appliquer avec rigueur c’est mieux", précise la secrétaire générale du syndicat Saiper-Udas.
Écoutez son interview sur Réunion la 1ère :
Pour mener à bien cette éducation affective, relationnelle et sexuelle, il faut "un langage, une didactique, donc des personnes bien ciblées", estime-t-elle.
Dans le premier degré, on voudrait aussi que les infirmiers soient plus présents, parce que des sujets épineux peuvent remonter.
Gladys Robert, secrétaire générale du Saiper-Udas
Les stéréotypes de genre seront évoqués en ce2, le cyberharcèlement et l'usage des réseaux sociaux seront approfondis en cm2.
Les questions directement liées à la sexualité, elles, seront abordées au collège.