La sénatrice de La Réunion, Audrey Bélim, plaide pour l’application de l’encadrement des loyers dans le département, comme dans l’Hexagone. Expérimentée à Paris ou encore Bordeaux depuis près de 10 ans, la mesure permet de plafonner l’inflation des loyers dans le secteur privé, à hauteur de 20% par rapport au prix du marché.
Lors de la niche socialiste le 5 mars dernier, la sénatrice réunionnaise a obtenu l’adoption à l’unanimité de sa proposition de loi pour instaurer l’encadrement des loyers et améliorer l’habitat dans les Outre-mer.
Les territoires ultramarins désormais en "zone tendue"
Les territoires ultramarins, jusqu’à maintenant tenus à l’écart de cette expérimentation, pourront désormais la mettre en place dans les communes qui le désirent. Elles devront toutefois répondre à certains critères, tels que se situer en "zone tendue" et disposer d’un observatoire des loyers.
Nous apportons un nouvel outil à nos communes pour pouvoir lutter contre la crise du logement.
Audrey Bélim, sénatrice socialiste de La Réunion
Des ultramarins obligés de se tourner vers le parc privé
La sénatrice réunionnaise rappelle que 80% des ultramarins sont éligibles au logement social, et " qu’il y a une pénurie de logements " et une " aggravation concernant le logement social ".
Les ultramarins se tournent donc vers le secteur privé, alors que " la moyenne de leurs revenus ne correspond absolument pas à la moyenne des revenus en Hexagone ", et les coûts de loyers sont extrêmement importants, insiste Audrey Bélim.
Evolution des normes pour les matériaux de construction
Un aspect de la proposition de loi de la sénatrice de La Réunion concerne les normes des matériaux de construction utilisés dans les Outre-mer.
En avril dernier, le gouvernement français et les eurodéputés français ont obtenu de l’Europe l’absence d’obligation d’utilisation de matériaux de construction marqués CE pour les territoires ultramarins.
Audrey Bélim, sénatrice de La Réunion
Elle rappelle que les normes CE concernent davantage les territoires de l’hémisphère Nord, cette disposition permet aux Outre-mer de commercer dans son bassin géographique, et ainsi de faire venir du bois provenant d’Australie ou d’Afrique plutôt que de Lettonie, précise Audrey Bélim.
Reste à savoir si l’exemption des normes CE garantira tout de même une certaine exigence de qualité des matériaux utilisés pour des constructions devant faire face à des événements climatiques qui tendent à se renforcer.