Grand ciel bleu, il est à peine 8 heures ce jeudi 06 février, devant le collège Juliette Dodu de Saint-Denis et la chaleur est accablante.
31 degrés au thermomètre, les élèves étouffent. Ventilateurs portables, éventails, ils tentent de se rafraîchir, comme ils le peuvent. Mais, cette situation n'a que trop duré.
"On veut de l'air"
Pancartes à la main, ils sont une dizaine à manifester devant cet établissement scolaire du chef-lieu. "Chaleur étouffante, on veut de l'air !", "Où est la clim ?", les messages sont clairs. Plus question pour ces collégiens de subir les effets de ces températures élevées.
Certains d'entre eux tentent d'apporter des solutions à leur niveau. "On devrait peut-être avoir des heures de cours en moins, il fait vraiment chaud. Dès le matin, il fait chaud, l'après-midi, c'est pire" propose une collégienne.
Une autre, pointe du doigt les risques sur leur santé. "Les malaises se multiplient. Il faudrait mettre des ventilateurs qui fonctionnent dans les classes".
Une délégation a été reçue avant le début des cours, par le principal du collège Juliette Dodu.
"Il nous a entendus. Ils vont en parler ce soir lors d'une réunion pour améliorer les conditions des élèves. On a donné toutes nos propositions, pour mieux travailler" lance une collégienne devant les portes de l'établissement.
Jusqu'à 34 degrés dans les classes
Jean Carpin, le principal de l'établissement scolaire reconnaît que ces températures élevées compliquent le quotidien du collège. Certains jours, le pic de chaleur peut atteindre les 34 degrés.
Les élèves souffrent de la chaleur comme nos enseignants, nos administratifs et nos personnels. Ce matin, j'ai dialogué avec les élèves qui avaient besoin d'être entendus sur leurs difficultés. On est dans l'attente d'une lettre pour nous expliquer leur réalité et leurs propositions
Jean Carpin - principal du collège Juliette Dodu
Dès ce jeudi soir, des décisions vont être prises. "Nous avons un conseil pédagogique, avec les consignes du Rectorat, on va discuter des adaptations locales [...] je suis pour l'étude de la situation."
"Il y a régulièrement des malaises dans les classes"
La colère monte dans les établissements scolaires aux quatre coins de l'île, aucune zone n'est épargnée. Dans le Sud, ce jeudi matin, les élèves du lycée Pierre Poivre à Saint-Joseph ont également fait entendre leurs voix pour dénoncer ces conditions.
"Il y a régulièrement des malaises dans les classes. Tous les jours, quasiment, il y a une élève qui tombe dans les pommes. Les ventilateurs dans les classes soit ils ne fonctionnent pas, soit ils font trop de bruit. Et il y a trop de peu de classes climatisées"
Margot Guerin Berthelot - élève du lycée Pierre Poivre
Pour Selma Horri, élève de première, le problème ne concerne pas uniquement les lycéens. "On est là pour apprendre, le problème c'est qu'il fait trop chaud. On doit changer de classes, il nous manque des coins d'ombre, de l'eau fraîche. On n'est pas là que pour les élèves, on est là pour les professeurs, le personnel, on est là pour tout le monde."
"À proximité de l'air marin, ça n'aide pas"
Même son de cloche à Saint-Pierre, les collégiens de Terre Sainte sont aussi montés au créneau. Des représentants d'élèves ont été reçus pour évoquer les solutions possibles dans l'immédiat.
Le principal adjoint de l'établissement reconnaît que le bâti n'est plus tout jeune. "L'établissement est vieillissant, il date de plusieurs dizaines d'années et on est à proximité de l'air marin ce qui n'aide pas."
Mais des solutions sont en cours pour tenter de résorber cette chaleur. "On a lancé un projet pour arborer l'établissement et avoir des coins d'ombrage. On a des brasseurs d'air qui ont été changés dans toutes les classes. Les naco n'étaient pas fonctionnels, ils sont en cours de remplacement. On a mis en place des fontaines d'eau réfrigérée en accès libre" avance Nicolas Levescot.