Première cause de mortalité chez les hommes, seconde chez les femmes, derrière les maladies cardio-vasculaires, le cancer est une maladie qui se manifeste de différentes façons. Défini par la prolifération incontrôlée de cellules anormales, le cancer peut concerner différents organes ou parties du corps.
183 cas pour 100 000 habitants à La Réunion
Les cancers les plus diagnostiqués sont ceux du sein chez les femmes, de la prostate pour les hommes. Le cancer colorectal gage du terrain chez les deux sexes à La Réunion, tandis qu’il recule au niveau national.
A La Réunion, on estime le nombre de cas à 183 pour 100 000 habitants, soit un peu moins que dans le reste du pays. Un nombre de cas toutefois amené à augmenter significativement à cause du vieillissement de la population.
Augmentation du nombre de patients âgés
Le Dr Mickaël Bègue, oncologue à la Clinique de Sainte-Clotilde, constate l’augmentation du nombre de cas de cancer. Les soignants s’en inquiètent et se dotent de nouveaux outils pour y faire face.
On a peu de patients très jeunes. On a des patient jeunes, entre 30 et 40 ans, et de plus en plus de patients âgés. A La Réunion, on pensait qu’on était une population jeune, mais on a de plus en plus l’apparition d’une population de patients âgés.
Dr Mickaël Bègue, oncologue à la Clinique de Sainte-Clotilde
Des patients spécifiques, qu’il faut soigner avec des connaissances gériatriques adaptées.
L’importance du dépistage
Le dépistage organisé des cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal obtient à La Réunion des taux de participation inférieurs à ceux au national. A janvier 2024, 46,5% de dépistage du cancer du sein ont été organisés pour une cible de 70%. Il s’adresse aux femmes de 50 à 74 ans, qui doivent réaliser une mammographie tous les deux ans.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus doit être réalisé tous les 3 ans pour les femmes de 25 à 29 ans, et tous les 5 ans de 30 à 65 ans. 64% d’entre elles se font dépister à La Réunion, pour une cible fixée à 80%. Enfin, un test est proposé aux hommes et aux femmes entre 50 et 74 ans pour le dépistage du cancer colorectal. Un dépistage qui concerne 29,5% des Réunionnais pour une cible à 65%.
Reste qu’il est parfois difficile d’obtenir des rendez-vous pour se faire dépister. Les délais sont parfois très longs, des solutions sont recherchées particulièrement pour les patients qui doivent effectuer leur suivie, indique le Dr Mickaël Bègue.
Diagnostic et progrès médicaux permettent d’améliorer le taux de survie
Un diagnostic précoce permet d’augmenter les chances de survie à 5 ans et de limiter la lourdeur des traitements, indique l’Agence Régionale de Santé.
A ce diagnostic précoce s’ajoutent les avancées de la médecine et des technologies, qui permettent ainsi d’améliorer le taux de survie. Pour le cancer du sein, le taux de survie passe ainsi de 79% en 1990 à 88% en 2015, ou encore de 9% à 20% sur la même période pour le cancer du poumon.
En 2025, l’Agence Régional de Santé doit lancer une étude de faisabilité pour la mise en place d’un institut de cancérologie à La Réunion afin d’améliorer la prise en charge du cancer dans l’île.