Journée mondiale de l’épilepsie à La Réunion : sortir les malades de l’isolement

Le 10 février est la journée internationale de l'épilepsie.
L’épilepsie est une maladie cérébrale qui touche environ 1% de la population, soit environ potentiellement 80 000 personnes à La Réunion. Mélanie Peyronie est l’une d’entre elles. Pour la journée mondiale consacrée à cette maladie, elle sensibilise sur cette pathologie méconnue.

Ce n’est que par coquetterie que Mélanie Peyronie porte une capeline et des vêtements longs. Ils ont la particularité de particulièrement bien filtrer les rayons UV élevés à La Réunion. Pour cette jeune femme de 35 ans, avoir un coup de soleil fatigue le corps, ce qui peut entraîner l’épilepsie.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

En cette journée internationale de l'épilepsie, Mélanie Peyronie raconte son quotidien

Ces derniers jours, elle a eu plusieurs crises qu’elle a appris à gérer toute seule. Parfois, elles débutent la nuit. Dans ce cas là, elle ne les sens pas venir mais en découvre les traces comme des griffures à son réveil. En journée, c’est son corps qui lui dicte de se retrouver en position latérale de sécurité, allongée sur le côté, pour tomber le moins haut possible.  

Une deuxième vie dans un même corps  

Mélanie Peyronie vit depuis 8 ans avec l'épilepsie. À l'âge de 27 ans, sa vie a basculée. Elle réapprend à vivre avec sa pathologie qui la handicape dans sa vie quotidienne.

 

Mélanie a découvert sa maladie malgré elle. À 27 ans, alors qu’elle était en pleine santé etsans aucun antécédant médical, elle s’est réveillée en dans le service de la réanimation neurologique au CHU de Saint-Pierre, après deux mois de coma, et 10 ans de sa vie partie dans une amnésie.  

 

Chacun ressent son épilepsie et la gère comme il peut 

 

La crise tonico-clonique est celle qui est la plus spectaculaire, celle que le grand public connaît le plus mais qui n’est pas la plus fréquente. Elle se traduit par une perte de connaissance suivie d’une chute de la personne. Il faut alors faire en sorte qu’elle ne se cogne pas la tête. Cette chute est suivie de convulsions et il y a un risque qu’elle se morde la langue. L’erreur à ne pas commettre alors est de vouloir introduire ses doigts ou un objet dans la bouche.  

Comme il y a souvent une hyper salivation, il faut éviter que la personne ne s’étouffe. Le temps qu’elle reprenne ses esprits, il faut la mettre en position latérale de sécurité si cela est possible. Quand la crise dure plus de 5 minutes, on parle alors d’état de mal épileptique. C'est uniquement dans ce cas il faut appeler les urgences. 

 

Les épilepsies sont toutes différentes  

 

Certaines épilepsies sont résistantes aux médicaments. Il n’existe pas de traitements. Cela empêche les personnes atteintes de conduire, ce qui, à La Réunion, est très pénalisant et entraîne une perte d’autonomie non négligeable. 

"Avançons ensemble pour une vie meilleure" est le slogan de l'association épilepsie France pour cette journée internationale consacrée à cette pathologie qui touche 1% de la population.

Des malades ont tendance à se renfermer de peur qu’une crise ne se produise en public. D’autres peuvent souffrir également de perte de mémoires. Cela devient alors un handicap invisible. Le taux de chômage touche une personne épileptique sur deux.