Depuis des arrêtés préfectoraux de septembre 1999 et juin 2006, il est interdit de commercialiser de la chair de requin à La Réunion. L’association Elio Canestri a de nouveau porté un recours contre cette décision auprès du tribunal administratif. Sa demande a été rejetée.
Une demande d'autorisation portée depuis 2019
C'est un combat de longue date que mène l’association Elio Canestri. Depuis la mort du jeune surfeur de 13 ans le 12 avril 2015 sur le spot des Aigrettes, mordu mortellement par un requin bouledogue de 2.50 mètres. À la suite de ce drame, les membres de l’association ne cessent de demander la levée des arrêtés préfectoraux interdisant la vente de chair de requin. Le risque sanitaire existe, car les squales peuvent être porteurs de ciguatéra, une toxine produite par une microalgue présente dans les récifs coralliens. Cette substance peut être mortelle pour l’homme. Les requins, au sommet de la chaîne alimentaire dans les océans, peuvent manger des poissons intoxiqués et ainsi en être porteurs.
Un débouché pour les pêcheurs côtiers
Pour l’association, les études scientifiques montrent que si la toxine existe chez les squales, elle n’est pas suffisante pour intoxiquer la population. Cette pêche permettrait par ailleurs un nouveau débouché pour les pêcheurs côtiers.
163 requins prélevés ces deux dernières années
Défenseurs des squales, l’association Vagues lutte pour la préservation des requins. Son représentant, Didier Derand n’est pas étonné de la décision du tribunal administratif. D'une part, le tribunal se range généralement derrière les décisions préfectorales concernant ce dossier. D'autre part, les requins bouledogues et tigres sont des migrateurs. Or, à Madagascar, des cas d’intoxications dramatiques ont eu lieu. L'association quant à elle milite pour l’arrêt total du prélèvement des requins aux abords des côtes de La Réunion. Entre août 2022 et novembre 2024, ce sont 163 requins qui ont été prélevés par le centre sécurité requins.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :