Le CHU de La Réunion se dote d’un nouveau séquenceur ADN

Le laboratoire de microbiologie du CHU de La Réunion dispose depuis peu d’un nouveau séquenceur ADN dit de troisième génération. Commandé initialement dans le cadre des travaux sur la dengue notamment, il servira également au séquençage des souches virales du covid-19, et notamment du variant Delta.

C'est un outil qui va se révéler essentiel dans la lutte contre la propagation du coronavirus et de ses variants, et notamment de l'inquiétant variant Delta. Depuis trois mois, le CHU de La Réunion s'est équipé d'un nouveau séquenceur ADN dit de troisième génération.

"Le service de génétique avait déjà un séquenceur d’ancienne génération et nous avions déjà ce projet d’acquisition dans le cadre de mes fonctions de responsable régional du centre national de référence des arboviroses (virus de la dengue). Et l’arrivée du Covid a accéléré les choses", explique le docteur Christine Jaffar-Bendjee, chef de service au laboratoire de microbiologie du CHU de Saint-Denis.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Le CHU de La Réunion se dote d'un nouveau séquenceur ADN

Séquencer les urgences

A défaut pour l'instant de séquencer des souches virales de la dengue, le nouveau séquenceur du CHU sera donc principalement utilisé pour observer l'évolution du SARS-CoV-2. Le CHU va être ainsi chargé de séquencer les urgences, c’est-à-dire les prélèvements pour lesquels les trois dernières mutations ont été détectées, et notamment le variant Delta.

"Le virus du Covid évolue énormément et par rapport à ses mutations il y a un risque de dissémination plus importante. On a donc besoin de pister ces variants et notamment dans la zone OI, où nous sommes au carrefour de L’Europe, de l’Afrique et de l’Asie. Il est important de voir comment ces virus vont pénétrer chez nous", explique encore le docteur Jaffar-Bendjee.

Une photographie des variants qui circulent

L'équipe du CHU sera du suivi des clusters ou encore des "phénomènes inhabituels". Le docteur Jaffar-Bendjee souligne à quel point "il est important de réaliser régulièrement une photographie de l’ensemble des variants qui circulent".

La tâche est immense, confirme la spécialiste. D’où l’importance de travailler en complémentarité avec les chercheurs de l’Université de La Réunion qui disposent également d'un séquenceur au sein de l'unité spécialisée dans les Processus infectieux en milieu insulaire Tropical (Pimit), au Cyroi.

Cet outil à vocation régionale permet par ailleur un meilleur diagnostic des maladies génétiques.