Philippe Naillet parmi les rares députés PS à avoir voté la censure : "le choix de l'exigence et de la clarté"

Malgré l'engagement du PS de ne pas soutenir la motion déposée par LFI, huit députés socialistes, dont le Réunionnais Philippe Naillet, sont passés outre l'accord de groupe et ont voté la censure du gouvernement de François Bayrou.

Cela restera sans doute anecdotique, la motion déposée par la députée LFI Mathilde Panot et 57 députés de gauche n'ayant obtenu que 131 voix au lieu des 288 requises. Mais l'échec de la tentative de censure du Gouvernement Bayrou jeudi 16 janvier, marqué par l'abstention du groupe socialiste, ne pourra être reproché au député de la 1ère circonscription de La Réunion. 


Refusant d'appliquer la discipline de groupe, Philippe Naillet a effectivement choisi de voter la censure, comme sept autres députés PS sur 66, et ce malgré les concessions obtenues par leur groupe sur la réforme des retraites, les suppressions de postes dans l'Education nationale ou encore les jours de carence dans la fonction publique.

Il se distingue aussi des députés ultramarins hors LFI et GDR, qui ont tous refusé la censure afin, notamment, de sécuriser le budget octroyé la veille par le Sénat. 

"Envoyer un message au gouvernement"

"Même s'il y a des avancées obtenues, il y a un risque, compte tenu du contexte budgétaire dégradé, que ce qui a été donné d'une main soit repris de l'autre", s'est justifié le député au JT de Réunion la 1ère.

"Hier, il fallait envoyer un message au gouvernement : si vous ne faites pas d'effort au moment du budget, on vous sanctionnera. En votant la censure, ça peut interroger certains camarades et je le comprends, j'ai fait le choix de l'exigence et la clarté", a-t-il encore expliqué.

Regardez l'intervention de Philippe Naillet au JT de Réunion la 1ère : 

Intervention Philippe Naillet sur la censure

"Grand flou"


Dans un communiqué du mercredi 15 janvier, le député réunionnais avait déjà donné des pistes quant à sa décision. Qualifiant de "grand flou" le discours de politique générale de François Bayrou, il réclamait "des négociations exigeantes avec la gauche" afin que le gouvernement ne se mette pas "dans la main de l'extrême droite."

"Rien sur la vie chère"


"Rien sur les services publics qui se désagrègent", "rien sur la transition écologique", "rien sur la crise du logement (à La Réunion, 43 000 demandes de logement social non satisfaites", "pour nos territoires ultramarins, rien sur la vie chère et rien sur le décrochage scolaire et professionnel qui frappe nos jeunes", critiquait Philippe Naillet. 


Quant à la réforme des retraites, le député dionysien ne se satisfaisait pas non plus de la proposition de "conclave" et de "mission flash" à la Cour des comptes alors mise sur la table. 

"Pas d'autre choix"


Et de conclure alors qu’"en l'état, le Premier ministre ne nous laisse pas d'autre choix que de le censurer."


Depuis, et malgré les nouvelles avancées arrachées par le PS durant la journée de jeudi, Philippe Naillet n'a pas changé de position et voté comme ses compatriotes de gauche à La Réunion, où seul le député RN Joseph Rivière s'est abstenu.