Trois députés ont été élus dès le premier tour sur les 33 sièges à pourvoir dans la nouvelle Assemblée nationale comorienne. Le second tour aura lieu le 22 février.
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Le second tour des législatives aux Comores sera un face-à-face à l'issue incertaine opposant, dans la plupart des circonscriptions, le parti du président Ikililou Dhoinine à celui de son prédécesseur Ahmed Abdallah Sambi, selon les résultats du premier tour proclamés jeudi.
Trois députés ont été élus dès le premier tour, dont un UPCD (au pouvoir) sur l'île de Mohéli et un candidat de Juwa - le parti de M. Sambi - sur l'île de Grande Comore. Ailleurs, la présence de cinq à huit candidats au premier tour et le jeu des ralliements rend l'issue du second tour le 22 février indécise.
" On regrette de n'avoir pas pu gagner dès le premier tour, mais on est allé à l'élection en rangs dispersés ", a commenté Abdoulkarim Mohamed, ministre UPDC de l'Education.
Aucun représentant du populiste musulman Sambi, un théologien qui cultive les relations avec le monde arabo-musulman sans rompre avec la France, n'assistait à la proclamation officielle des résultats. Il vise à revenir à la présidence en 2016.
Trente-trois sièges sont à pourvoir dans la nouvelle assemblée nationale comorienne mais seulement 24 élus au suffrage universel direct. Les neuf autres seront désignés par leurs pairs des trois parlements insulaires.
Le scrutin concernait dimanche le premier tour des législatives et l'élection des conseillers des îles, Anjouan, Grande-Comore et Mohéli. Il s'est déroulé sans incident majeur, selon les observateurs, et le taux de participation " a dépassé les 71% ", a indiqué le président de la commission électorale (Ceni) Djaza Ahmed Mohamed.
Interrogé sur les ratés du premier tour, notamment la distribution inachevée des cartes électorales que l'affichage des listes devant les 718 bureaux de vote a cependant compensé, il a refusé de répondre. " Nous essaierons de mieux préparer le deuxième tour ", a-t-il dit.
" La transparence du scrutin était meilleure que les fois précédentes ", a par ailleurs salué Anna Constantini, la responsable du bureau de l'Union européenne (UE). L'UE est le principal bailleur aux côtés de l'Etat comorien de l'organisation du scrutin, le plus coûteux de l'histoire nationale avec près de cinq millions d'euros pour 275.000 inscrits.
Le second tour des législatives aura lieu le 22 février, en même temps que les municipales, dans ce micro-Etat musulman francophone de moins d'un million d'habitants dans l'océan Indien. Les législatives sont un baromètre avant la présidentielle de l'an prochain pour cet archipel au passé politique agité.