À Gol-les-Hauts sur les hauteurs de Saint-Louis, il est une tradition qui ne se perd pas. Autour du gallodrome, une vingtaine de propriétaires de coqs et quatre-vingts passionnés assistent au combat entre volailles à crête et testicules. Les plumes comme les coups de pattes volent, pour le plus grand plaisir des parieurs.
Écoutez le reportage de Réunion la 1ère :
Les coqs, Monsieur Carl il les adore. À 97 ans, il est le doyen des participants autour du rond de batay kok. Un rond à la forme plutôt carrée d’ailleurs, installé à l'ombre de manguiers et entouré de champs de cannes. Monsieur Carl participe aux combats de coqs depuis toujours.
“C'est un plaisir, c’est une passion, un passe-temps de les voir batailler mais surtout, il faut savoir avoir le sang-froid.”
Monsieur Carl, 97 ans, coqueleur depuis toujours.Réunion la 1ère
Sur la terre battue, un propriétaire tient son coq à la main. Il le caresse, le cajole. Le sien pèse 2,8 kg. Il lui cherche un concurrent similaire en poids et en taille. Les autres propriétaires lui présentent leur champion. Celui-là est trop grand, l’autre pas assez gros... Enfin ! Un coq convient.
Face à face, chaque propriétaire caresse une dernière fois les gallinacés, les encourage puis les lâche dans au centre du rond. Là, les coups d’ergots et de becs pleuvent, les plumes volent, parfois, le sang peut couler.
Pas de mise à mort
Il est extrêmement rare de voir un coq mourir au combat. Les coqueleurs aiment trop leur champion. Si leur coq est en grande difficulté, ils préfèrent payer leur adversaire pour que le combat cesse. Un combat qui est interrompu toutes les 5 minutes, pour que les deux combattants puissent se rafraîchir et se refaire une santé dans les mains de leur coach. C'est l’occasion aussi pour constater les blessures.
Une passion coûteuse qui peut rapporter gros
Pendant ce temps, dans le public, les paris vont bon train. De l’avis de tous les participants, ici les paris ne sont pas élevés. Ailleurs, de grosses sommes peuvent circuler. Tout dépend de la qualité des combattants. À Gol-les-Hauts, les coqs de combat s’achètent aux alentours de 200 euros. Certains sur l’île valent 10 fois plus chers, selon leur pedigree. Des coqs qui coûtent cher également à l’entretien. Un des participants a investi 20 000 euros dans un hangar spécialement dédié à ses coqs de combats. Chaque année il dépense 1500 euros en nourriture. Une vraie passion.