"Mineurs délaissés" : la Plateforme de gauche veut durcir les conditions de versement des allocations

La Plateforme de la gauchhe réunionnaise.
Le sujet des "mineurs délaissés" s'est invité à la conférence de rentrée de la Plateforme de gauche. Si la "solidarité" reste de mise, certains n'hésitent plus à demander un durcissement des conditions d'accès aux allocations familiales.

La question des "mineurs délaissés" était déjà revenue sur le devant de la scène à l'occasion des violences urbaines survenues à Saint-André la semaine dernière et la reconduite du couvre-feu municipal pour les mineurs de moins de 16 ans dans le quartier Fayard. 


Lundi 20 janvier, elle a de nouveau été évoquée à l'occasion de la rentrée de la Plateforme de Gauche, le mouvement porté par la maire PS de Saint-Denis Ericka Bareigts. Celle-ci dit avoir mené une enquête auprès de sa population l'an dernier.

"Les enfants deviennent des proies"


"On a des témoignages dont on a conservé les verbatims : il y a des enfants qui sont dans des familles, je ne sais pas comment les appeler, des familles d'accueil, et ils n'ont pas forcément de quoi manger. Donc, ça veut dire que les allocations qui sont versées ne sont pas à destination des enfants. Et donc les enfants deviennent des proies", affirme la maire de Saint-Denis. "Nous devons protéger les enfants pour protéger les Réunionnais", prône-t-elle. 


Maire d'une commune de Saint-Benoît régulièrement confrontée à des incidents similaires, Patrice Selly va plus loin. "Il y a des mineurs envoyés de Mayotte vers la Réunion par leurs parents, censés être placés sous la responsabilité d'adultes qui, au final, n'exercent aucune autorité parentale ni aucune surveillance", assure l'édile bénédicitin. 

"Durcir les modalités de ces prestations"


Pour lui, il y a une corrélation entre délaissement de mineurs et obtention des allocations, versées d'après lui plus facilement à La Réunion qu'à Mayotte. "Il faudrait durcir les modalités de ces prestations familiales en adoptant les mêmes dispositions qui existent à Mayotte. C’est-à-dire, en faisant dépendre le versement d'un jugement du juge aux affaires familiales", propose Patrice Selly. 

"Venir en aide aux Mahorais"


Selon les élus, contact a été pris avec une parlementaire de la Plateforme pour porter un projet d'amendement en ce sens au budget de la sécurité sociale.


Le sujet revient sur le tapis alors que La Réunion a enregistré un peu moins de 300 demandes d'inscription à l'école suite aux dégâts causés par le cyclone Chido. Rien d'insurmontable pour le maire du Port Olivier Hoarau, qui revendique malgré tout la solidarité interîles."Il faut venir en aide aux Mahorais. Nous ne pouvons pas dire aujourd'hui « nous sommes bien trop nombreux »", assure-t-il.

"Il ne faut pas qu'on tombe sur une stigmatisation en disant « On va avoir un afflux de Mahorais, on ne sait pas où on va les loger » "  

Olivier Hoarau, maire du Port


"Mais tout ça s'organise, tout ça se met en place dans le cadre de discussions avec les services de l'Etat. Il ne faut pas qu'on tombe sur une stigmatisation en disant « On va avoir un afflux de Mahorais, on ne sait pas où on va les loger »", poursuit le maire du Port.

"J'estime, au contraire, que nous avons une solidarité qui peut jouer mais nous avons à l'organiser (...) Il faut faire des réunions de crise avec tous les services de l'Etat pour permettre à ces jeunes de venir en sécurité. La réussite de la République doit jouer pour tout le monde", conclut Olivier Hoarau.