Manifestation : les professionnels du tourisme réclament une levée immédiate de la quarantaine

la manif des professionnels du tourisme devant le tribunal de commerce de Saint-Denis
Ils en ont assez de ne pas être entendus. Une semaine après leur première mobilisation, les professionnels du tourisme de La Réunion ont décidé de poursuivre leurs actions et de descendre dans la rue. Pour relancer la filière, ils réclament notamment une levée immédiate de la septaine. 
Le 10 juin dernier, tous vêtus de noir, les professionnels du tourisme montraient leur tristesse et leur " deuil " face à la crise traversée par le secteur. Ils demandaient alors, la fin des restrictions sanitaires et une relance ambitieuse du tourisme. Des revendications qui n'ont pas changé. Aujourd'hui, malgré l'assouplissement des mesures d'entrée dans les territoires d'Outre-mer, prévu au plus tard le 10 juillet, les acteurs de la filière ne décolèrent pas et restent mobilisés. 
 

Cortège et dépôt de motion à la préfecture


Soutenus par le Medef Réunion, restaurateurs, hôteliers, loueurs de voitures ont donc décidé une nouvelle fois, de se mobiliser. Ils se sont réunis dès 14 heures, devant le tribunal de commerce à Saint-Denis. Et à 16 heures 30, un rendez-vous a été sollicité avec le préfet de La Réunion afin de lui remettre une motion demandant le même traitement que l’Hexagone et que la Corse, à savoir : la suppression des motifs impérieux, des quotas dans les avions et de la septaine ! 
 
la manif des professionnels du tourisme devant le tribunal de commerce de Saint-Denis
 

Une levée de quarantaine trop tardive


La levée de la septaine, à l'arrivée de La Réunion est jugée beaucoup trop tardive pour ces professionnels. Les entreprises du secteur sont à l'agonie et craignent de ne pas pouvoir sortir la tête de l'eau. Philippe Técher, guide touristique est amer " ça fait quatre mois qu'on végète. Ce n'est pas en ouvrant les frontières et l'aérien le 10 juillet que les touristes vont tomber comme des flacons de neige ".
L'arrivée de touristes de l'Hexagone et d'ailleurs devient donc impératif pour sauver la filière. Pour ces acteurs du tourisme, "la destination Réunion doit être pleinement accessible aux mois de juillet et août. Et c’est maintenant que tout se joue !". Pour ces entrepreneurs, si la situation reste en l'état, ils ne pensent pas revoir les touristes avant le mois d'octobre. 

Un avis partagé par Stéphane Fouassin, invité de la matinale radio du jour. Pour le Président de l'IRT, il est grand temps de rouvir le ciel : 
 

Qu'on ouvre le ciel le 22 ou qu'on ouvre le 1er juillet ou le 10 juillet, le problème sera exactement le même. Il faut ouvrir le plus tôt possible mais avec des règles particulières. Avec un test négatif avant d'embarquer, peut-être faire un test pendant le séjour pour vérifier le statut et peut-être aussi obliger l'utilisation de l'application de tracing et les gestes barrières doivent rester primodiaux 


Des répercussions économiques sans précédent 


Si les acteurs économiques ont obtenu des aides de la part gouvernement comme la suppression des charges sociales, il faut encore aller plus loin selon eux, pour éviter des licenciements.
 

Il y a d'autres charges qui continuent à filer, les loyers, les assurances et les honoraires. Aujourd'hui, les entreprises du tourisme ne peuvent pas exercer leur métier. Il n'y a pas de liberté de travailler parce qu'il n'y a pas de clients potentiels. Elles vont quasi disparaître. 15 500 emplois, 10 000 entreprises
- Didier Fauchard, président du MEDEF Réunion.


La Réunion a déjà perdu dans son ensemble, 20% du PIB et 100 millions d'euros de chiffres d'affaires en moins, en deux mois uniquement pour le secteur touristique. " Jusqu'à mi-2022, ces entrepreneurs ne vont pas retrouver un chiffre d'affaire total, il ne va être que partiel. Il va falloir les accompagner. Il faut que l'Etat mette en place un dispositif d'accompagnement pour ces actvités " précise Ibrahim patel, président de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de La Réunion.
Pour rappel, le tourisme représente 1,2 milliard d'euros de recette globale dans le département. La part importée est de 1 milliard d'euros.  

Le reportage de Laurent Figon et Philippe Hoareau :
 
Le cri de colère des professionnels du tourisme, action devant le tribunal de Champ Fleuri