Comores : l'opposition met en place un Conseil National de Transition

Le Colonel Campagnard au centre
Après plusieurs revers ces derniers jours sur l'organisation de ses manifestations : l'oppositon a fini par s'organiser et mettre en place ce mercredi 27 mars un Conseil National de Transition avec à sa tête, un ancien militaire : Mohamed Soilihi, dit "Campagnard" pour son goût pour la nature.

Un ancien compagnon du Colonel Azali


L'idée de ce conseil trotte dans la tête des 12 malheureux candidats à la présidentielle depuis dimanche après-midi, après avoir déclaré "nul" le scrutin en cours. Son officialisation a eu lieu, ce mercredi 27 mars 2019, en début de soirée avec à sa tête "Campagnard" un ancien militaire qui  connaît bien le Colonel Azali. Les deux militaires ont le même grade. En 1995 Campagnard (alors Capitaine) s'est illustré  en défendant les mercenaires de Bob Denard de s'emparer de Radio Comores, pour annoncer le coup d'état. Pendant cet épisode il a été blessé à la jambe et en garde encore des séquelles. Aujourd'hui, les deux Colonels n'ont plus la même vision de l'Etat. La seule chose qui les rassemble l'Armée dans laquelle ils ont servi.
 
Les candidats de l'opposition

Ce n'est peut-être pas un hasard si Campagnard a été choisi par les autre candidats indépendants. D'abord par sa connaissance de la Grande Muette, puis son intégrité reconnue de tous ses pairs et la connaissance d'Azali Assoumani, celui qui est considéré comme l'homme à abattre par ses adversaires politiques, après sa réélection contestée.
Question : L'homme a t-il les moyens (avec ses partenaires-candidats à la présidentielle 2019) diplomatique, politique et militaire pour faire capoter le régime Azali ? Réussira t-il à convaincre l'Armée de se mettre de son côté et d'arrêter le Président de la République de l'Union des Comores fraîchement réélu (comme souhaité par l'oppositon) et adoubé par la CENI (la commission électorale nationale indépendante) lundi 25 Mars 2019.
 

La liesse à Anjouan pour les partisans d'Azali


Dans le même temps, de l'autre côté de l'Archipel, les partisans du gagnant de la présidentielle étaient appelés à manifester leur joie entre Mirontsi (quartier acquis à la cause Azali) et Mutsamudu la capitale, soit environ 5 à 6 km, au rythme du N'godro. Avec un final en centre ville "jusqu'à épuisement" annonce le ministre de l'Education Nationale de l'île autonome, Salim Mohamed.
 
Les partisans du Colonel Azali célèbrent la victoire de leur candidat

Le président Azali est attendu ce vendredi (jour de grande prière) à Anjouan pour deux ou trois jours selon le ministre de l'Education Nationale. Il vient remercier "les anjouanais" dit-il d'avoir voté à 85% pour lui, dans une île qui compte 123 925 électeurs.