Un plan d'action inédit est lancé, ce vendredi 14 février, concernant les airbags Takata défectueux à La Réunion. L'opération Stop Drive est mise en place par la préfecture, le syndicat de commerce et d'importation et les assurances. Les automobilistes concernés par ces airbags sont invités à arrêter de conduire leur véhicule immédiatement.
Plusieurs mesures ont été mises en place.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
L'envoi de 35 000 courriers
"Ce plan d'action est d'une dimension inédite", déclare Philippe Alexandre Rebboah, président du syndicat de commerce et d'importation de La Réunion.
Plus de 35 000 lettres recommandées seront envoyées, aux automobilistes qui n'ont pas encore entamé de démarches, pour leur dire de cesser d'utiliser leur véhicule dans les plus brefs délais.
Ces courriers sont très explicites.
Ils évoquent un risque de blessures graves, voire mortelles. Il est recommandé de ne pas utiliser son véhicule et de prendre dans les brefs délais contact avec son garagiste.
Alexandre Rebboah, président du SICR, le syndicat de commerce et d'importation de La Réunion
Il ne faut surtout pas conduire les véhicules incriminés!
James Huet, trésorier du comité des assureurs Réunion-Mayotte
Un plan d'action
Plus de 31 constructeurs sont concernés sur le territoire. Pour mener à bien l'opération Stop Drive, les effectifs seront augmentés, les opérations de maintenance non urgentes sont reportées, pour permettre aux véhicules dotés d'airbags Takata d'être pris en charge. Les horaires d'ouverture des entreprises seront aménagés. Des terrains seront loués pour éviter la saturation dans les concessions.
Certains véhicules seront livrés en priorité, des points d'informations seront disponibles pour aider les usagers dans leurs démarches. "Des équipes mobiles se rendront aussi chez les clients pour intervenir au plus vite", explique Philippe Alexandre Rebboah. "Il y aura une priorisation dans les livraisons de certains constructeurs", ajoute-t-il.
Le remplacement des airbags doit être gratuit.
Le but est de toucher le maximum de personnes.
Philippe Alexandre Rebboah, président du syndicat de commerce et d'importation
Plus de 200 spots publicitaires seront affichés partout dans l'île et sur les réseaux sociaux pour informer le maximum de personnes.
Assurances et banques impliquées
"Nous mettons en place un partenariat avec les assurances pour relayer le message", explique Philippe Alexandre Rebboah. Les banques qui financent les véhicules sont informées, pour "qu'un report d'échéances soit fait dans le financement du véhicule, au cas par cas", ajoute le président du SICR.
Les conducteurs encourent un risque grave en conduisant, affirme James Huet, trésorier du comité des assureurs Réunion Mayotte.
Les véhicules sont toujours assurés, mais les conducteurs prennent un risque grave. C’est un enjeu de société.
James Huet, trésorier du comité des assureurs
Louer un véhicule
Les autorités insistent, les conducteurs de ces véhicules doivent cesser immédiatement de les utiliser. Des loueurs de voitures proposent désormais "des tarifs promotionnels pour les automobilistes détenteurs d'une lettre recommandée, concernés par le Stop Drive", affirme le président du SICR.
Objectif : tout boucler en quatre mois
Ce qui nous anime avant tout est la sécurité des automobilistes réunionnais.
Philippe Alexandre Rebboah, président du syndicat de commerce et d'importation
Les autorités veulent tout boucler dans quatre mois maximum.
On pense gérer ça entre trois et quatre mois. Il va falloir compter sur la solidarité des Réunionnais pour qu’ils puissent continuer à se déplacer.
Philippe Alexandre Rebboah, président SICR
"Un sujet suivi de près"
"Le sujet est suivi de près par le Ministère des transports", indique Vincent Bernard Lafoucrière, directeur de cabinet du préfet. Il est important de faire les démarches pour éviter tous ces problèmes", ajoute-t-il. Les conducteurs sont invités à vérifier le numéro d'identification du véhicule et aller sur le site du ministère de l'écologie pour voir s'ils sont concernés.
Des cas mortels
À La Réunion, ces airbags défectueux ont fait plusieurs blessées.
Deux personnes sont décédées suite à l'explosion de ces airbags.
Le 20 septembre 2021, Emmanuelle Sauger décède lors d’un accident de la route. L’avant du véhicule est à peine abîmé, mais l’habitacle est truffé de pièces de métal. C'est le déclenchement des airbags défectueux de sa DS3 qui sont la cause du décès. L’instruction est toujours en cours.
Dans la nuit du 30 au 31 janvier dernier, un automobiliste décède sur la nouvelle route du littoral. Les expertises révèlent qu'un airbag défectueux est à l'origine du décès.
Un risque accru en Outre mer
La chaleur et l’humidité accélèrent la détérioration de ces airbags, le danger est donc considérable pour les conducteurs et passagers des départements et régions d’outre-mer.
De nombreux véhicules fabriqués entre 1998 et 2019 sont équipés d’airbags Takata.
Sur certains véhicules concernés par ces airbags, celui côté passager peut être désactivé, ce n'est pas le cas de l'airbag côté conducteur.
Les personnes qui ont changé leur volant ces dernières années sont aussi invitées à vérifier l'origine de ce dernier.