Les premières lueurs du soleil n'ont pas encore percé les nuages que de nombreux fidèles s'affairent au temple du petit Bazard de Saint-André ce mardi 11 février. Il est 4h30 du matin, familles et proches des pénitents préparent les offrandes avant de prendre part à la procession. Direction des berges de la rivière du Mât.
La ferveur est à son comble après dix jours de carême et de prières. Fidèles et pénitents honorent le dieu Mourouga. "C'est un grand sacrifice. On est venu en famille depuis 3h30 du matin. Mon frère porte le cavadee" raconte fièrement un fidèle.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le cavadee, arche en bois portée à bout de bras
Après un peu plus de trois heures de marche, les fidèles vêtus de rose, couleur symboliquement portée lors de ces festivités, rejoignent la rivière du Mât.
Dans la foule, des pénitents portent à bout de bras leur cavadee, arche de rotin ou de bois, garnie de tissus, de fleurs et des statues de divinités.
Des "sembous" et des aiguilles sur le corps
D'autres ont choisi de rendre hommage au dieu de la jeunesse et chef des armées en se transperçant la peau d'aiguilles. Des aiguilles subtilement placées sur la peau du front, du dos ou des bras. Des pointes en argent en forme de "vel", la lance du dieu Mourouga, qu'il aurait utilisé pour vaincre les démons.
Certains pénitents font même vœu de silence en allant jusqu'à se transpercer la langue, le temps de la procession. Ayé Ajaguin Soleyen, lui place les aiguilles sur le corps des pénitents. Le geste doit être précis. "C'est grâce à la foi et la prière, il faut de la concentration."
D'autres ont fait le choix du port du "sembou", un pot de cuivre contenant du lait ou du miel, qui sera ensuite versé sur la statue du dieu Mourouga, lors du retour au temple Siva Soupramien du petit Bazard, à Saint-André.