Nouvelle étape dans le plan anti-bandes: à l'initiative de la procureure de la République, un groupe local de traitement de la délinquance sera opérationnel à Fayard, le mois prochain. Des gendarmes mobiles sont appelés en renfort dans la commune. L'objectif est de lutter contre les violences grandissantes dans la commune.
Dans le quartier de Bras-Fusil à Saint-Benoît, ce samedi 8 février, l'Association Féminine de l'Est contre la Tristesse, la Tyrannie et le Traumatisme réagit.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"Il était temps"
Chaque semaine, plusieurs personnes se réunissent à l'association Afect à Saint-Benoit autour d'un groupe de parole. Elles échangent autour des différentes formes de violences.
Le quartier de Bras-Fusil à Saint-Benoît, fait lui aussi l'objet de violences urbaines. Les mesures du plan anti-bandes du préfet rassurent Rolande Cazal, mais pour la présidente de l'association Afect "il était temps que les autorisés prennent conscience de la réalité".
"Ces violences existaient déjà, aujourd'hui les politiques prennent en compte la situation", déclare-t-elle. Rolande Cazal estime que ces contrôles poussés auraient dû être menés depuis longtemps."Quand on est une famille de 10 et qu'une partie des enfants dort sur le balcon, c'est inacceptable", regrette-t-elle.
Selon la présidente de l'association, la Caisse d'Allocations Familiales doit "mieux faire son travail de vérification".
Quand il y a deux enfants nés la même année dans une famille, il faut se poser des questions !
Rolande Cazal, présidente de l'association Afect
Apprendre le respect
L'association Afet milite depuis 2011 contre les violences conjugales, sexuelles, sexistes et intrafamiliales.
Les familles se sentent perdues et délaissées, constate Rolande Cazal. "Parfois les mamans ne sont pas conscientes des problèmes de leurs enfants qui trainent dans la rue", déclare-t-elle. "Certaines m'assurent que leur enfants se conduisent bien, alors que non", ajoute Rolande Cazal.
On essaie de leur dire que ce n'est pas de leur faute si les enfants se conduisent mal, mais qu'elles ont un rôle à jouer, montrer le chemin et leur apprendre le respect.
Rolande Cazal, présidente Afect
D'après l'association, les enfants subissent le manque de repère familial. "Des femmes me disent que ces marmailles violents ne sont même pas les leurs" s'insurge la présidente.
Ce sont les enfants de ma soeur, ou ma belle-soeur, me racontent les dames du quartier, ça c'est malheureux et incompréhensif.
Rolande Cazal, présidente Afect
"Des violences engendrées par des personnes désoeuvrées"
"Ces violences urbaines sont engendrées par des personnes désoeuvrées et la seule façon qu'elles ont de s'exprimer est la violence, donc on brûle les poubelles, les voitures", regrette Teddy Allamele, psychologue clinicien et psychothérapeute.
Les violences urbaines sont le fruit de violences intrafamiliales.
Teddy Allamele, psychologue clinicien et psychothérapeute
Teddy Allamele craint la disparition totale du vivre ensemble et assure ne pas comprendre la manifestation prévue à Saint-Denis ce samedi.