À Sainte-Clotilde, le calvaire des résidents d'un immeuble de six étages sans ascenseur depuis cinq semaines

Panne d'ascenseur à Sainte-Clotilde.
Depuis le 23 décembre dernier, les habitants de cet immeuble de six étages de Sainte-Clotilde doivent se débrouiller avec un ascenseur en panne. Face au silence du bailleur, la colère, elle, monte.

Cinq semaines que cela dure. Cinq longues semaines que l'unique ascenseur de cette résidence SIDR de six étages de la rue Thérésien Cadet à Sainte-Clotilde est en panne, faisant vivre un calvaire quotidien à des locataires désemparés.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Ascenseur en panne depuis cinq semaines


Blessé à la jambe, marchant avec une béquille, Jean-Claude Vénerosy hésite désormais à sortir de chez lui, au 2e étage. "Si je tombe, je fais comment ?", s'interroge le retraité.

Au troisième, même punition pour Marie, jeune mère d'un enfant de 2 ans. "On ne peut même plus faire de courses en fait. Je monte, je porte mon enfant, et je ne peux plus redescendre si je suis toute seule. S'il y a quelqu'un pour le garder je peux redescendre chercher les courses, mais sinon je ne peux rien faire", illustre-t-elle.

"C'est de la maltraitance"


Locataire d'un appartement du sixième étage avec 90 marches à monter, Gladys Winter, 76 ans, remue ciel et terre auprès du bailleur pour obtenir des explications. Et surtout la remise en service de l'ascenseur à l'arrêt depuis le 23 décembre dernier. Mais elle se heurte à un mur de silence. 


"La mise en demeure sans réponse, le mail sans réponse, les textos sans réponse... On est livrés à nous-même. Avec cinq semaines de panne, on aimerait au moins savoir quand il sera remis en marche, au moins savoir ce qu'il se passe", fulmine cette énergique retraitée.

"On n'est pas des bœufs, on est des êtres humains ! Je ne comprends pas qu'on nous traite comme ça, c'est de la maltraitance"

Gladys Winter, 76 ans, locataire du 6e étage

Une proposition de loi pour contraindre les réparateurs


Hasard du calendrier parlementaire, une proposition de loi adoptée jeudi 23 janvier par l'Assemblée nationale veut contraindre les réparateurs d'ascenseurs à intervenir dans un délai de quinze jours, sous peine de sanctions financières.


"Je trouve cette loi très bien car elle humanise les rapports entre bailleurs et locataires", se réjouit Gladys Winter. "Il y a à la Réunion un sentiment diffus dans la population qui est que nous sommes mal logés."


Le Sénat doit encore valider ce texte. En attendant, les locataires de cette résidence doivent se contenter d'une affichette indiquant que le prestataire met "tout en œuvre" pour que l'ascenseur soit de nouveau opérationnel "dans les meilleurs délais"...